(Agence Ecofin) - En Afrique, le marché de la consommation du chocolat dispose encore d’une énorme marge de progression. C’est ce qu’estime Laurent Pipitone, analyste indépendant des commodités agricoles.
Si le produit est associé à une image de luxe dans les pays développés, de nombreux facteurs pourraient booster sa consommation sur le continent africain dans les prochaines années. « Évidemment, le pouvoir d’achat est la variable la plus importante pour développer ce marché, mais la population africaine grandit, les revenus moyens aussi. Il y a une classe moyenne qui se développe et qui ne consomme pas de chocolat tel qu’il le ferait dans d’autres régions.», estime M. Pipitone.
Actuellement, le marché africain du chocolat reste marginal à l’échelle mondiale avec une consommation par habitant tournant autour de 0,5 kg par an contre un niveau pouvant aller de 4 à 12 kg sur les marchés occidentaux.
Selon l’expert, les principaux producteurs comme la Côte d’Ivoire et le Ghana gagnerait notamment à aller au-delà de la transformation en beurre de cacao ou en poudre pour tendre vers la fabrication de chocolat orienté vers le marché africain.
« Les compagnies commencent à émerger en Côte d’Ivoire qu’au Ghana pour produire du chocolat comme c’était le cas dans les pays d’Amérique latine qui est aussi une région importante du cacao, bien moins importante que l’Afrique. Les sociétés d’Amérique latine jouent sur la qualité et le cacao fin, mais il y a aussi un marché important pour les produits moins luxueux.», indique l’ancien directeur de la division économique de l’Organisation internationale du cacao (ICCO).
D’après l’expert, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) pourrait notamment contribuer au développement du marché africain du chocolat. Selon les données de Trade Map, les 5 principaux importateurs africains de chocolat en 2017 étaient l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Algérie, la Libye et l’Egypte.
Espoir Olodo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.