(Agence Ecofin) - En Côte d’Ivoire, le ralentissement de la vente de cacao a entraîné une accumulation des stocks dans les zones de production. Face à cette situation délicate, les autorités de la filière revoient à la baisse les exigences pesant sur les exportateurs pour stimuler la commercialisation.
En Côte d’Ivoire, le Conseil du Café-Cacao (CCC) a fait des concessions sur plusieurs éléments entrant dans le coût d’acquisition de cacao par les exportateurs pour le compte de la saison 2020/2021.
D’après Reuters qui cite des sources proches de l’industrie et du régulateur, les autorités ont supprimé en janvier dernier la prime à la qualité des fèves s’élevant à 70 livres par tonne et entériné une décote de 250 livres sur la tonne de cacao vendue dans le cadre de la petite traite d’avril à septembre. Par ailleurs, la prime à la qualité aurait également été abolie sur les ventes restantes de la récolte principale et une décote de 200 livres sur la tonne s’appliquerait aussi actuellement.
Si le coût de cette mesure reste encore difficile à chiffrer, la démarche a déjà permis de donner un coup de fouet à la commercialisation extérieure qui tournait au ralenti depuis quelques mois avec la réticence des exportateurs. Ces derniers jugeaient en effet la fève ivoirienne trop coûteuse dans un contexte de baisse de la demande en produits chocolatés liée au coronavirus.
Alors que les ventes de cacao de la campagne intermédiaire ont bondi de 180 000 tonnes au début de janvier à 460 000 tonnes la semaine dernière, celles de la campagne principale ont atteint 1,6 million de tonnes durant la même semaine contre 1,45 million de tonnes à la fin décembre.
Selon de nombreux observateurs, la réduction effectuée par les autorités vient annuler le gain de 400 $ sur la tonne de cacaoappliqué dans le cadre du différentiel de revenu décent (DRD) durant la campagne 2020/2021.
Si pour certains, il s’agit d’une victoire pour les entreprises transnationales et les chocolatiers dans leur bras de fer avec les pays producteurs, d’autres estiment cependant que la démarche témoigne plus d’une adaptation des autorités ivoiriennes aux réalités du marché.
La Côte d’Ivoire vise la vente par anticipation d’un total de 555 000 tonnes de cacao de la petite traite d’ici la fin de ce mois.
Espoir Olodo
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Meknès, Maroc.