(Agence Ecofin) - Au Zimbabwe, les banques commerciales sont fortement exposées à un risque de défaut du gouvernement, sur ses bons (emprunts à moins d'un an) et obligations (emprunts à plus d'un an) du trésor. Selon de récentes statistiques publiées par la banque centrale de ce pays d'Afrique australe, l'encours de ces produits financiers dans le bilan des banques était de 1,8 milliard $.
L'inquiétude provient surtout du fait que ces bons et obligations détenus par les banques commerciales du Zimbabwe, représentent 150% de leurs fonds propres (constitués de leur capital et des réserves). S'appuyant sur le fait que les bons du trésor dominent dans cette enveloppe, des analystes indiquent, qu'un défaut du gouvernement zimbabwéen constituerait une catastrophe pour le secteur bancaire.
Cette position fait débat au sein du secteur financier zimbabwéen, surtout que des parlementaires ont soulevé la question de la crédibilité du gouvernement et de sa capacité à honorer ses engagements de remboursement de dettes. Pour l'instant il est difficile d'apprécier la situation réelle que vivent les banques de ce pays.
Si on s'appuie sur la situation du secteur au 31 mars 2017, on observe qu'il présente des indicateurs mitigés. L'encours des crédits et autres facilités qu'elles ont accordés à l'économie ont continué de chuter, passant de 4,06 milliards $ en mars 2015, à seulement 3,5 milliards $ au 31 mars 2017. Le coût du risque s’est dégradé malgré cette baisse des prêts, mais les banques, globalement, sont demeurées rentables pour leurs investisseurs.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.