(Agence Ecofin) - Au cours de l'année 2017, l'encours des engagements des banques commerciales cotées sur le Nairobi Securities Exchange (marché financier kényan) a bondi de 22,2% sur celui de 2016, pour atteindre 799 milliards de shillings, soit environ 8 milliards $. Equity Bank, Kenya Commercial Bank et Standard Chartered Bank Kenya concentre, à eux trois, près de la moitié de ces engagements sur les titres publics.
Cette option qui a été observée chez presque toutes les banques, dérive en grande partie des conséquences de la limitation des taux d'intérêt applicables sur les crédits accordés par les banques à l'économie. Dans ce contexte, ces sociétés financières se refusent à prendre des risques qui, de l'avis de leurs équipes managériales, ne seront pas rémunérés au juste prix
Ce choix n'est pas sans risque. La banque centrale du Kenya a soulevé son inquiétude sur le rythme d'évolution de l'endettement extérieur, alors que le gouvernement doit toujours faire face à un gap de ressources pour financer sa politique budgétaire. Cette année, il a déjà dépassé de 18% ses objectifs d'emprunts sur son marché des capitaux, à trois mois de la clôture de l'exercice budgétaire (qui intervient en juin au Kenya).
Les rendements sur ce terrain n'ont pas du tout augmenté, et ne risquent pas vraiment de connaître de hausse, après que les frères ennemis que sont Uhuru Kenyatta (actuel président) et Raila Ondiga (leader de l'opposition) aient fait la paix. Un geste simple mais qui augure d'une stabilité socio-politique positive pour les investisseurs.
Une paix des braves qui, elle-même, intervient après le coup de pouce de la banque centrale au gouvernement, qui a baissé ses taux d'intervention, réduisant du même coût les taux des emprunts aux banques. Enfin rien n'indique que le Kenya n'aura pas envie de ralentir le rythme de progression de ses dépenses publiques, maintenant que le Président de la République semble avoir des coudés plus franches.
Idriss Linge
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