(Agence Ecofin) - S'adressant aux parlementaires dans le cadre de la présentation de la revue de mi-parcours du budget 2017-2018, le ministre sud-africain des finances, Malusi Gigaba (photo), leur a confié qu'il était proche de trouver un accord avec des banques locales au sujet d'une dette de 5,5 milliards de Rands (410,8 millions $) qui leur est due par la South African Airways et dont l'échéance arrive à la fin de ce mois d'octobre 2017.
La condition posée par les banques est que le gouvernement annonce un plan clair d'injection de capital dans la compagnie aérienne nationale sud-africaine en grande difficultés financières. Dans ce cas, la dette pourrait faire l'objet d'un rééchelonnement jusqu'à la fin mars 2018.
Mais cette situation technique et financière se heurte à de gros défis politiques. Au sein de l'Alliance Démocratique, le principal parti d'opposition sud-africain, les responsables font déjà savoir qu'ils ne sont pas d'accord avec la démarche, et accusent le ministre d'avoir fait des promesses aux banques sans s'être assuré de leur faisabilité. « Nous ne voulons pas donner l'impression aux Sud-africains, que le parlement n'est qu'un passe droit et qu'on peut y faire passer toutes les lois qu'on souhaite. Le ministre semble avoir promis qu'il obtiendrait un accord du parlement du jour au lendemain, or cela n'est pas possible, ni pratiquement, ni légalement », a fait savoir Alf Lees, le porte-parole de ce parti.
Pour le ministre des finances, les arbitrages deviennent complexes. Le non paiement de cette dette pourrait entraîner une revision, par les agence de notation, de son profil d'emetteur vers le négatif, une sanction dont l'Afrique du Sud n'a pas vraiment besoin aujourd'hui. Par ailleurs, le non règlement des banques locales porterait un coup à la capacité pour le gouvernement d'exiger du secteur financier le respect de certaines règles prudentielles.
Le gouvernement sud-africain mène une difficile bataille pour trouver une solution à la South African Airways. Une question de souveraineté, mais aussi de crédibilité. Il a déjà fait face à la pression de deux groupes bancaires, notamment, Citi Bank et Standard Chartered Bank. Si Stanchart a reçu la totalité de ses 2,2 milliards de Rands, Citi Bank South Africa a pour l'instant reçu une partie (700 millions de Rands). Le reste sera reglé en Novembre 2017 et Mars 2018.
Idriss Linge
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