(Agence Ecofin) - L'action d'Equity Group, une des plus importantes banques kényanes a terminé la journée du 11 avril sur une très petite hausse de 0,8%, mais cela lui aura suffi, pour doper sa valorisation sur le Nairobi Securities Exchange à 213,8 milliards de shillings (2,1 milliards $), son niveau record depuis le 13 avril 2009.
Depuis le début de l'année sa progression est de 40,7%, et sur les 12 derniers mois, de 101,8%. La Banque devient ainsi, la deuxième capitalisation boursière du marché financier kényan, derrière le géant de cette place boursière, qu'est l'opérateur de télécommunication Safaricom. Certains analystes attribuent ce bon sentiment des investisseurs, au fait que la banque centrale s'est montrée ouverte à reformer la loi sur les limitations des taux d'intérêts.
Cette règle qui avait été prise pour faciliter l'accès au crédit pour les Kényans, est aujourd'hui pointée du doigt par les dirigeants de banque comme le principal handicap dans leurs performances financières. Mais au delà de ce contexte, Equity séduit surtout parce qu'il a su faire progresser ses marges malgré la limitation des taux.
Moins de créanciers défaillants, des coûts salariaux moindres et une augmentation des revenus générés par l'octroi des prêts ont permis à Equity Bank de repousser les effets du plafond légal sur les taux d'intérêt et de battre ses rivaux dans la course à la croissance des bénéfices.
Equity Group se positionne ainsi pour une prochaine étape de sa croissance, mais l'analyse de ses indicateurs devrait inviter les investisseurs à plus de réflexions avant de s'y engager. La rentabilité de ses fonds propres, tout comme celle de ses actifs, est quasiment restée stable entre 2016 et 2017.
Aussi, on a pu noter que le bénéfice net en hausse de 14% cache un repli de 10% des revenus nets d'intérêts, qui ont été compensés par une hausse des revenus de frais et commissions, et un repli des créances litigieuses. Enfin la banque a connu une baisse du poids de ses fonds propres sur ses différents engagements pondérés par le risque.
Idriss Linge
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