(Agence Ecofin) - Au Ghana, l’aviculture est confrontée à de nombreux défis. Outre la concurrence des importations, l’accès à des matières premières à bas prix est un casse-tête majeur pour l’industrie.
Au Ghana, l’inquiétude monte parmi les professionnels de la filière volaille face à la hausse des prix du maïs et du soja sur le marché intérieur. D’après Victor Oppong Adjei, président de l’Association nationale des aviculteurs (NPFA), ces deux ingrédients majeurs pour la composition de rations animales ont vu leur tarif atteindre des niveaux sans précédent.
En effet, le prix du sac de 60 kg de maïs a augmenté de 277 % passant de 65 cédis (9 $) en 2020 à 180 cédis (24 $) cette année, alors que celui du soja est passé à 305 cédis (41 $) contre 150 cédis (20 $) deux ans plus tôt.
Pour expliquer cette envolée, M. Adjei met en avant une offre encore faible par rapport aux besoins, mais aussi une concurrence grandissante sur le marché de la part des acheteurs étrangers surtout dans la filière soja. Avec la progression de la récolte de l’oléagineux ces dernières années, liée aux efforts du gouvernement, la demande à l’export a connu une croissance importante perturbant l’approvisionnement des acteurs locaux.
« Les acheteurs indiens vont dans les champs et nous font de la concurrence. Il y a deux ans, nous achetions la tonne de soja entre 2500 et 3000 cédis. Avec les étrangers, les tarifs ont explosé et atteignent désormais 5000 cédis. Nous ne pouvons pas suivre un tel niveau de prix », détaille de son côté, Thomas Bello, président de l’Association nationale du soja.
Alors que les coûts de l’alimentation animale représentent déjà près de 80 % des dépenses de production dans la filière, les observateurs craignent désormais que le renchérissement des prix des ingrédients rogne davantage la rentabilité de l’industrie.
Il faut noter que l’alerte de la NPFA intervient dans un contexte où le gouvernement a pourtant annoncé le vendredi 8 avril dernier, la suspension avec effet immédiat des expéditions de maïs et de soja vers plusieurs pays.
Dans le pays, la consommation de viande de volaille atteint en moyenne 400 000 tonnes par an.
Espoir Olodo
Lire aussi :
22/04/2022 - Ghana : le secteur agricole a enregistré une croissance de 8,4 % en 2021
UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.