(Agence Ecofin) - Au Ghana comme dans la plupart des pays africains, l’alimentation est le premier poste de dépenses du secteur avicole. Si dans l’ex-Gold Coast, son coût pèse sur la rentabilité de l’industrie, les opérateurs doivent faire face en plus à des problèmes d’approvisionnement.
Au Ghana, la crise perdure dans la filière volaille. Alors que le gouvernement a interdit officiellement depuis le 13 avril dernier, les exportations de soja, maïs et d’autres céréales jusqu’à la fin septembre 2022, les professionnels de l’industrie pointent du doigt la contrebande de ces denrées de base dont la production est subventionnée.
Le phénomène qui réduit la disponibilité en matières premières pour la fabrication d’aliments pour animaux sur le plan local pose selon l’Association nationale des aviculteurs (NPFA) de nombreux risques sur la viabilité de l’activité.
D’après Yiadom Boakye, un responsable du groupement, la moitié des exploitations avicoles opérant en 2021 ont déjà mis la clé sous la porte alors que celles encore fonctionnelles sont accablées par des problèmes d’approvisionnement et doivent importer au prix fort les intrants sur le marché international.
« L’industrie ghanéenne de la volaille est sur le point de s’effondrer. Si les autorités ne prennent pas des mesures drastiques pour venir à bout des difficultés d’ici un an, nous n’aurons que 10 % de fermes avicoles encore en activité », prévient M. Boakye.
Selon plusieurs médias locaux, les envois illégaux de soja et de maïs se font principalement vers le Nigeria, le Togo et le Bénin à partir de la ville de Chereponi dans la région Nord-Est.
Plus globalement, ce nouveau cri d’alarme de l’industrie est la dernière manifestation d’un malaise grandissant dans un contexte déjà marqué par la hausse des coûts de production liée en amont à la flambée des prix du maïs et du soja depuis plus d’un an.
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