(Agence Ecofin) - En Afrique, les exportations de fruits et légumes ont connu une progression sur la dernière décennie portée surtout par les pays de l’Est, du Nord et du Sud. Alors que la tendance reste positive, de nombreuses contraintes comme les normes phytosanitaires pèsent toutefois sur les envois.
En Afrique du Sud, l’heure est à l’inquiétude pour l’industrie des agrumes. Dans l’Union européenne (UE), son principal débouché d’exportation, le Comité permanent de suivi des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale (Scopaff) a proposé au début de ce mois, un lot de mesures pour prévenir l’entrée sur le marché communautaire du faux carpocapse (False Colding Moth-FCM) affectant les fruits.
Cette réglementation qui doit encore recueillir l’avis positif des Etats membres réunis au sein du comité requiert notamment de la part des exportateurs d’Afrique australe, un traitement par le froid à une température comprise entre 0 ° et -1 °C pendant une période de 16 jours.
Elle stipule également l’enregistrement des données sur les températures des cargaisons dans les conteneurs. Du côté de la filière sud-africaine des agrumes, la plus importante de la région, cette démarche sonne comme une nouvelle menace qui pèse sur la viabilité des envois vers le bloc.
En effet, selon Deon Joubert, envoyé spécial de l’Association des agrumes (CGA) auprès de l’UE, le système sud-africain de gestion de la FCM a évolué ces dernières années avec une réduction des interceptions des nuisibles de 19 en 2019, à 15 en 2021.
S’il est vrai que cette amélioration reste toujours peu satisfaisante dans un contexte de tolérance zéro dans l’UE, le responsable pointe du doigt un traitement injuste de l’industrie sud-africaine comparativement à d’autres pays tiers moins bien positionnés.
« Les autres nations exportatrices ont vu un nombre d’interceptions de FCM allant de 53 à 129 en 2021. Mais jusqu’ici aucune mesure n’a été prise contre elles. Cela rend les exigences strictes à l’endroit de l’Afrique australe encore plus incompréhensibles », estime M. Joubert. Pour l’industrie agrumicole sud-africaine, ces nouvelles mesures une fois adoptées pourraient entraîner des couts supplémentaires liés aux équipements pour s’y conformer, mais aussi aux contrôles officiels aux points d’entrée de l’UE qui devraient être plus fréquents.
Déjà d’après la CGA, une enveloppe de 4 milliards de rands a été investie ces dernières années par l’industrie pour garantir que les exportations d’agrumes d’Afrique du Sud se conforment aux normes SPS de l’UE sur la FCM et la maladie des taches noires des agrumes.
Pour rappel, l’UE absorbe 42 % des expéditions totales de pamplemousses et 44 % des expéditions d’oranges d’Afrique Sud.
Espoir Olodo
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