(Agence Ecofin) - La petite agriculture et l’agriculture commerciale peuvent cohabiter pour permettre aux populations d’augmenter leurs revenus tout en assurant leur sécurité alimentaire en Afrique. A condition que la valeur ajoutée soit principalement captée par les acteurs locaux selon Timothy Wise.
En Afrique, la petite agriculture de subsistance n’est pas incompatible avec l’agriculture commerciale à condition de prendre des mesures pour capter une plus importante part de la valeur ajoutée au niveau local. C’est ce que confie à l’Agence Ecofin, Timothy Wise, conseiller principal à l’Institut pour l’agriculture et la politique commerciale (IATP).
Ces dernières années, les projets agroindustriels ou promouvant l’agrobusiness sur le continent ont été parfois dénoncés par les organisations non gouvernementales ou de la société civile pour leurs impacts négatifs sur la sécurité alimentaire des populations locales et leurs résultats mitigés.
S’il reste évident que les investissements publics et privés sont nécessaires pour impulser un développement du secteur agricole, le responsable souligne qu’il faut veiller à ce que les initiatives mettent plus l’accent sur les petits exploitants.
« Les gains générés ne doivent pas profiter majoritairement aux entreprises multinationales de semences et d’engrais. Les projets d’agriculture commerciale doivent se reposer sur les spéculations déjà produites par les populations locales », indique le responsable.
Déjà indique M. Wise, de nombreux agriculteurs dits de subsistance intègrent les marchés en écoulant des denrées comme le maïs et le riz qui sont des cultures commerciales à part entière notamment en Afrique de l’Est et australe.
« La question est plutôt de savoir si l’agriculture commerciale doit être basée sur les semences industrielles produites par Monsanto par exemple ou si des surplus peuvent être générés en utilisant des semences traditionnelles ou des pratiques culturales endogènes », ajoute-t-il.
Selon les données du Fonds international de développement de l’agriculture (FIDA), les petits agriculteurs fournissent 70 % des besoins alimentaires en Afrique.
Espoir Olodo
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