(Agence Ecofin) - En Egypte, le pain est la principale denrée de base. Si actuellement, le produit est très largement subventionné par les autorités, le contexte économique morose conduit de plus en plus le gouvernement à revoir son soutien à la baisse.
En Egypte, le pain subventionné consommé par la majorité de la population fait peser un lourd fardeau financier sur l’Etat. C’est ce qu’a indiqué le président Fattah Al-Sissi qui envisage d’augmenter le prix de la denrée.
Dans le pays d’Afrique du Nord, la miche de pain de 90 grammes (pain baladi) est en effet écoulée à 5 piastres (0,05 livre égyptienne), soit moins du dixième du coût de production estimé entre 60 et 65 piastres. Une situation rendue possible grâce au programme de subvention de la denrée de base qui coûte chaque année près de 3 milliards $ à l’exécutif et profite à 70 millions d’Egyptiens.
« Il est temps de revoir à la hausse le prix du pain. Il n’est pas acceptable de vendre 20 miches de pain pour le prix d’une cigarette », estime M. Al-Sissi. Cette annonce par l’exécutif d’un renchérissement du prix de vente du pain baladi est inédite depuis 34 ans et s’inscrit dans un contexte économique délicat pour le gouvernement.
Alors qu’à l’international, les prix mondiaux du blé ont grimpé sur les 6 derniers mois, l’exécutif qui a bénéficié ces dernières années de plusieurs tranches de prêt du Fonds monétaire international (FMI) doit réduire ses dépenses à l’interne.
D’après les analystes, il s’agit en outre d’une démarche risquée dans la mesure où la dernière hausse du prix de la denrée sous le régime d’Anouar el-Sadate en 1977 avait conduit aux « émeutes du pain » à travers tout le pays. En raison de la sensibilité de cette question, plusieurs observateurs estiment qu’une appréciation des prix ne devrait être que modérée et permettre à l’exécutif de parvenir à un juste équilibre.
Le gouvernement avait déjà réduit en 2020, la taille de la miche de pain et revu à 265 livres égyptiennes, le coût du sac de 100 kg de farine de blé contre 213 livres précédemment. Pour rappel, l’Egypte consomme plus de 20 millions de tonnes de blé par an et représente le premier importateur mondial de la céréale.
Espoir Olodo
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