(Agence Ecofin) - La baisse de la production de brut et le maintien des subventions aux produits énergétiques n’ont pas permis à l’économie nigériane de tirer profit de la hausse des prix du pétrole sur le marché international.
L’agence de notation Moody's a annoncé, dans un communiqué publié vendredi 21 octobre, avoir abaissé la note d'émetteur à long terme du Nigeria en monnaie locale et en devises étrangères de « B2 » à « B3 », en raison notamment de la dégradation des finances publiques du pays et l’affaiblissement de sa position extérieure.
« La dégradation des finances publiques et l’affaiblissement de la position extérieure du Nigeria sont en partie le résultat d'une gouvernance faible, et sont susceptibles de durer. La chute brutale de la production pétrolière en 2022 et la prolongation des coûteuses subventions aux produits énergétiques ont presque entièrement érodé l'augmentation des recettes publiques que devait générer la hausse des prix du pétrole », a souligné l’agence. Et d’ajouter : « La position budgétaire et extérieure du Nigeria n'a pas bénéficié de la hausse des prix du pétrole en 2022, qui ont été en moyenne 42 % plus élevés qu'en 2021. Cela s’explique par une baisse de 32 % de la production pétrolière depuis le début de l'année (entre janvier et septembre 2022) et une hausse de la consommation intérieure de produits pétroliers ».
Moody’s, qui a placé la notation du Nigeria sous surveillance en vue d’une nouvelle dégradation, a également précisé que les leviers disponibles pour gérer l'affaiblissement des recettes et la hausse des coûts d'emprunt sont limités au regard des politiques monétaires en vigueur à l’échelle mondiale.
« La mise sous surveillance de la nouvelle note du Nigeria est motivée par le fait que la détérioration de la situation budgétaire risque de s’accélérer, affaiblissant davantage la capacité du gouvernement à assurer le service de la dette et augmentant ainsi le risque de défaut », a-t-elle fait savoir.
L'agence a, par ailleurs, indiqué que « l'imprévisibilité des actions du gouvernement, le risque politique et la dépendance du pays à l'égard d'une seule source de revenus constituent des préoccupations importantes ».
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