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Nigeria : couvre-feu à Lagos après l’intensification des manifestations contre les brutalités policières

  • Date de création: 20 octobre 2020 16:09

(Agence Ecofin) - Malgré la dissolution du SRAS, la contestation populaire contre les brutalités policières ne cesse de s’intensifier au Nigeria prenant peu à peu des allures insurrectionnelles. Les autorités semblent désormais décidées à durcir le ton en instaurant un couvre-feu de 24 heures.

Un couvre-feu de 24 heures a été décrété dans l’Etat de Lagos, au Nigeria, après l’intensification des manifestations contre les brutalités policières. Il doit prendre effet ce mardi 20 octobre à 16 heures.

Selon le gouverneur Babajide Sanwo-Olu, le couvre-feu concerne toute l’étendue de l'Etat, y compris la ville de Lagos, la plus grande ville d’Afrique et un centre d’affaires peuplé d’environ 20 millions d’habitants. Seuls les travailleurs essentiels sont exemptés.

Lundi, des milliers de personnes ont organisé la plus grande manifestation depuis le début de ce mouvement de contestation contre les brutalités policières, paralysant la ville de Lagos.

Des groupes de manifestants brandissant des pancartes ont en effet bloqué les routes principales de la ville. Ils ont également fermé l'aéroport de la ville en prenant d'assaut le terminal.

D’autres manifestants se sont attaqués à une prison dans la ville d'Edo, dans le sud du Nigeria occasionnant l’évasion d’environ 200 prisonniers.

Malgré la dissolution du SARS, une unité spéciale de répression des vols et braquages, très controversée, la contestation populaire ne cesse de s’intensifier dans le pays, prenant de plus en plus des allures insurrectionnelles.

Face à cette situation, l'armée nigériane s'est déployée dans la capitale, Abuja, épicentre de la contestation, après que les autorités locales ont publié un décret interdisant les manifestations dans la ville.

Au cours du week-end dernier, le ministre de la Défense, Bashir Magashi, a mis en garde les manifestants contre une violation de la sécurité nationale. Tandis que le ministre de l'Information, Lai Mohammed, a déclaré que le gouvernement ne « croiserait pas les bras et ne permettrait pas au pays de sombrer dans l'anarchie ».

D’après Amnesty International, 15 personnes ont été tuées, dont deux policiers, et des centaines de personnes blessées depuis le début des manifestations, il y a environ deux semaines.

Borgia Kobri

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