(Agence Ecofin) - Au Nigéria, le gouvernement vient d’annoncer la dissolution avec « effet immédiat » du SARS, une unité spéciale de répression des vols et braquage, très controversée, qui était accusée de nombreux actes de brutalité policière, et de graves atteintes aux droits de l’homme.
Ceci marque le premier aboutissement d’un vaste mouvement de contestations, d’abord en ligne puis dans les rues, qui a pris une grande ampleur cette semaine, pour dénoncer les violences et exactions qu'aurait commises cette unité décriée.
Sick and tired of the harassment, profiling and killing. Enough is enough! #EndSARS #EndSarsProtests #EndSarsNow pic.twitter.com/mwTVKfMI5C
— Ifeoluwa (@AIfeoluwa_) October 9, 2020
Ce sont entre autres des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, et montrant des agents présumés du SARS en train de commettre des meurtres dans le sud du pays, qui auront embrasé le mouvement. Depuis, sur les réseaux sociaux, c'est une véritable démonstration de force, avec le hashtag « EndSARS » qui va être repris des millions de fois, au point de figure dans le top des tendances de Twitter. De même, depuis jeudi, des centaines de manifestants – surtout de la classe moyenne – ont envahi les artères du pays, notamment dans la ville d’Abuja et la mégapole de Lagos.
Les manifestations, auxquelles vont prêter leur voix des figures célèbres comme les chanteurs Wizkid et Davido, auront notamment atteint la façade du domicile de Yemi Osinbajo, vice-président du Nigéria, dans un des quartiers huppés de Lagos.
Cette annonce de dissolution sonne donc comme une victoire pour ce jeune mouvement, massivement appuyé sur la force des réseaux sociaux.
« La brigade spéciale de répression des vols (SARS) a été dissoute avec effet immédiat », a ainsi tweeté la Présidence, dans une première concession, en annonçant également la mise en place d’une « unité spéciale de surveillance des crimes commis à l'encontre des citoyens ».
Ayi Renaud Dossavi
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »