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Moody’s abaisse la note du Niger à « Caa3 » suite à l’accumulation de dettes impayées

Moody’s abaisse la note du Niger à « Caa3 » suite à l’accumulation de dettes impayées
  • Date de création: 12 février 2024 14:36

(Agence Ecofin) - Les lourdes sanctions économiques et financières imposées par la CEDEAO à Niamey depuis fin juillet 2023 empêchent les nouvelles autorités militaires d’honorer les engagements du pays sur le marché régional des titres publics.

L'agence de notation financière, Moody's Investors Service, a annoncé, dans un communiqué publié le vendredi 9 février, l’abaissement de la note d'émetteur à long terme du Niger en monnaie locale et en devises étrangères de « Caa2 » à « Caa3 », en raison de l’accumulation de dettes impayées du pays, depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023.

Cette note se situe dans « la catégorie spéculative », à deux crans au-dessus du défaut de paiement sur l’échelle de notation de Moody’s.

L’agence américaine a cependant modifié la perspective de la note souveraine du Niger de « négative » à « stable », en raison notamment de l’augmentation probable des recettes en devises de ce pays d'Afrique de l'Ouest à partir de 2024.

Le Niger a été contraint de manquer le remboursement ses obligations émises sur le marché des titres publics de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), en raison des lourdes sanctions économiques et financières qui lui ont été imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis le putsch militaire du 26 juillet 2023, qui a renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum.

Selon les données d’UMOA-Titres, l'agence régionale de gestion et de promotion des titres publics, le gouvernement du Niger a jusqu’ici accumulé 300 milliards FCFA (environ 485 millions de dollars) d’arriérés sur le service de la dette, depuis le putsch.

Moody's Investors Service a estimé que ces arriérés de paiement découlant directement des sanctions décidées par la CEDEAO « pourraient entraîner des pertes plus importantes que prévu pour les créanciers du secteur privé », tout en notant que le récent retrait du Niger de la CEDEAO, aux côtés du Burkina Faso et du Mali, « rend plus difficile de prévoir la date de levée des sanctions » imposées contre Niamey par l’organisation régionale.

L’Agence a par ailleurs noté qu’une probable sortie des trois pays sahéliens dirigés par des militaires de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) aurait « des conséquences bien plus importantes sur les perspectives d’investissement et de développement que le retrait de la CEDEAO ».

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