(Agence Ecofin) - Le report des échéances de remboursement des crédits dus par les clients particuliers aux banques tunisiennes pourrait coûter 23,6 millions $ de revenus d’intérêt à l'Union internationale des banques (UIB) et l'Union bancaire pour le commerce et l'industrie (UBCI).
Une étude publiée par la firme d'analyse tunisienne Arab Finance Consultants, filiale du groupe bancaire Arab Tunisian Bank, a estimé que les reports des échéances de remboursement des crédits dus par des clients particuliers à des banques commerciales tunisiennes coûteront 600 millions de dinars tunisiens (211 millions de dollars) à celles-ci, dont 75 millions de dinars pour l'UIB et l'UBCI, respectivement filiale à 52,3% de Société Générale et 50% de BNP Paribas
« La circulaire n°2020-08 de la Banque centrale de Tunisie stipule que les échéances reportées des crédits aux particuliers seront réglées à la fin de l’échéance de chaque crédit. Ainsi, les banques seront contraintes de réduire leurs marges d'intérêt pour absorber le manque à gagner », peut-on lire dans le document. Dans le détail, UIB devrait perdre 57,12 millions de dinars tunisiens de revenus tandis que l’UBCI renoncera à 17,8 millions de dinars tunisiens de revenus.
Dans la publication de ses orientations de résultats pour le compte du premier trimestre 2020, l'UIB s'est montrée inquiète quant à la présentation des impacts effectifs de ces reports d’échéances sur ses performances à venir. « Cette crise sanitaire avec ses conséquences économiques et financières constitue un événement significatif qui contraint la Banque à suspendre ses projections », ont fait savoir ses responsables.
Pour les deux filiales des groupes français tout comme pour les autres banques tunisiennes, la covid-19 est un épisode difficile à encaisser. Ces institutions ont dû renoncer à la distribution des dividendes pour le compte de l'exercice 2019. En plus des pertes sur les revenus d’intérêt, elles doivent faire face au repli des revenus de placement, du fait de la baisse des rendements des activités de placement sur le marché financier tunisien.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »