(Agence Ecofin) - Au Nigéria, Setonji David, le député de la circonscription de Badagri II à l’assemblé législative de l’Etat de Lagos, a demandé dimanche au président Buhari de mettre fin à la contrebande en amont de l’essence qui quitte le pays en direction des pays voisins en particulier le Bénin.
Selon le député, des dizaines de camions chargés d’essence traversent chaque jour la région de Badagri et la frontière de Sèmè pour alimenter le marché noir de la distribution d’essence au Bénin. Cette contrebande est de nature à « contrecarrer les efforts du gouvernement fédéral pour mettre fin à la pénurie d’essence que connait la fédération ». Pour rappel, le Nigéria connait depuis plusieurs mois une pénurie d’essence qui engendre de longues files d’attentes devant les stations-services et crée au sein de la population un mécontentement sans cesse grandissant. « Cette tendance désagréable que nous constatons tous les jours sur l’axe Badagry-Seme aggrave les difficultés des Nigérians par rapport à l’approvisionnement en essence et cause encore plus de douleurs à notre peuple », a expliqué le responsable.
Après avoir solennellement adressé sa demande au président de la fédération nigériane, il a exhorté le gouvernement à faire pression sur le ministère en charge du pétrole, les agences de sécurité et le service des douanes du Nigeria en vue de mettre fin à la pratique en adoptant des mesures solides.
Si elle a le mérite d’opter pour une régulation de la circulation transfrontalière du pétrole, la requête du député David Setonji n’est pas novatrice. Le régime de l’ex président béninois avait également fait de la lutte contre la contrebande d’essence en provenance du Nigéria l’un de ses principaux chevaux de bataille. Il s’était toutefois heurté à un puissant lobby protégeant une industrie qui génère des milliards de FCFA et fait vivre des milliers de Béninois.
Olivier de Souza