(Agence Ecofin) - Les opérateurs de téléphonie mobile Orange Egypt, Vodafone Egypt et Etisalat Misr n’ont finalement pas postulé pour acquérir la licence 4G. Hier midi était pourtant le délai fixé par l’Autorité nationale de réglementation des télécommunications (Anrt) pour recevoir les avis de ces sociétés télécoms sur cette technologie à très haut débit sur mobile.
Dans un communiqué, publié le 22 septembre 2016, sur le site web de l’Egypt Stock Exchange (EGX), la filiale du groupe télécoms français Orange a déclaré qu’elle « a décidé de ne pas postuler à la licence pour fournir des services 4G, au vu des termes et des conditions actuels ». L’Anrt réclamait à la société télécoms la somme de 3,5 milliards de livres égyptiennes (393,05 millions de dollars US) pour la licence.
Comme Orange, Vodafone a justifié l’abandon de la course à la licence 4G par les conditions peu avantageuses fixées par le régulateur télécoms. Dans un communiqué, la société télécoms précise qu’« après une analyse approfondie, le conseil d'administration de Vodafone Egypte regrette de dire qu'il croit que les termes et les conditions actuels de la licence 4G ne servent pas les intérêts du citoyen égyptien ». L’Anrt avait proposé la licence 4G à Vodafone Egypte au prix de 3,5 milliards de livres égyptiennes (393,05 millions de dollars US).
Du côté d’Etisalat misr, c’est également l’absence d’équité du marché télécoms qui justifie le retrait de l’entreprise de la course à la 4G. En juillet dernier, le président directeur général de la société télécoms, Hazem Metwally, exigeait du régulateur télécoms une juste régulation du marché des télécoms pour s’investir sur le segment du très haut débit mobile. Selon la décision finale d’Etisalat par rapport à la 4G, il semble que l’équité du marché télécoms égyptien ne soit pas encore effective. Etisalat Misr devait dépenser la somme de 4,5 milliards de livres égyptiennes (617, 650 millions de dollars US) pour acquérir la licence 4G.
Malgré l’abandon de la licence 4G par Orange Egypte, Vodafone Egypte et Etisalat Misr, Telecom Egypt qui peut déjà commercialiser les services très haut débit sur mobile, après avoir acquis la licence, le 31 août 2016, pour 7,08 milliards de livres égyptiennes (795, 824 millions de dollars US), ne sera cependant pas le seul opérateur à le faire sur le marché local. Anticipant sur un possible abandon des sociétés de téléphonie mobile, l’Anrt avait déjà pensé à une autre solution pour encaisser l’argent attendu par l’Etat de la vente des licences 4G.
Les trois licences 4G prévues pour Orange Egypte, Vodafone Egypte et Etisalat Misr feront l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt régional et international. Une aubaine pour des opérateurs télécoms comme Saudi Telecom, Zain et Lebara KSA qui ont déjà manifesté un intérêt pour fournir des services télécoms sur le marché télécoms égyptien.
Le gouvernement égyptien a de grandes ambitions avec la 4G. Le pays compte sur le très haut débit mobile pour susciter l’innovation TIC, le développement du marché de la fourniture de contenus Internet, l’augmentation du nombre d’abonnés Internet du pays, etc. L’objectif est d’impulser la croissance dans le secteur national des TIC et Télécoms, qui, à son tour, influera sur l’économie nationale. Dans un entretien accordé à Reuters, en août 2015, Khaled Ali Negm, le ministre des technologies de l’information et de la communication, avait déclaré que chaque bond de 10% du taux de pénétration d’Internet, enregistré par le pays, augmentera le produit intérieur brut de 1,8%.
Muriel Edjo
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