(Agence Ecofin) - La filiale sud-africaine de la British American Tobacco (BAT), numéro 2 mondial de la cigarette, a annoncé une possible fermeture de son usine de production de cigarettes, en raison du projet de loi sur le conditionnement neutre de la cigarette, étudié par l’exécutif sud-africain.
Cette mesure défendue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans le cadre de la lutte antitabac, vise à réduire l’attrait des cigarettes à travers l’interdiction d’utilisation de logos, d’images de marque ou de textes promotionnels, hormis le nom de la marque.
Selon la compagnie, ces dispositions pourraient affecter la viabilité financière des opérations de son usine et, plus largement, menaceraient la croissance économique de l’industrie légale du tabac en Afrique du Sud.
« Cette manœuvre rendra difficile la distinction des cigarettes légales de celles issues du marché noir. Ce facteur profitera au marché illégal en matière de réduction du coût de la cigarette », fait remarquer Joe Heshu, responsable des affaires extérieures de BAT en Afrique du Sud.
Si du côté de la BAT, on met en avant l’argument de la survie de l’industrie, du côté du gouvernement, c’est la santé publique qui prime. « Nous ne voulons pas créer de l’emploi pour des citoyens malades », explique Joe Maila, porte-parole du ministère sud-africain de la Santé. « Le processus de mise en vigueur de la loi est en place », assure-t-il.
Plus globalement, la fermeture de l’usine de BAT, si elle était concrétisée, sonnerait le glas pour le secteur du tabac fragilisé par une forte contrebande de la cigarette. Signe de cette fragilité, BAT a déjà supprimé 750 emplois en deux ans.
Outre le commerce illégal de cigarettes, l’industrie du tabac est menacée par certaines mesures de l’exécutif sud-africain. La dernière en date, annoncée par Pravin Gordhan, le ministre sud-africain des Finances, porte sur une hausse des taxes sur le tabac et les produits alcoolisés.
Pour rappel, l’usine de BAT, en Afrique du Sud, est dotée d’une capacité de production annuelle de 27 milliards de tiges de cigarettes, destinées autant à la consommation locale qu’à l’exportation. Elle emploie 1 100 personnes.
Espoir Olodo
Meknès, Maroc.