(Agence Ecofin) - L’année 2015 sera décisive pour le sucre kényan. Selon le régulateur de l’industrie, la production de sucre brut du pays devrait progresser de 4% pour atteindre 617 039 tonnes en 2015. Cette quantité ne sera cependant pas suffisante pour combler le déficit annuel de la denrée qui tourne autour de 200 000 tonnes, indique Reuters.
Le Kenya qui importe des pays voisins le sucre nécessaire pour combler ce déficit, voit actuellement son secteur sucrier en proie à d’importantes difficultés. En effet, ce dernier est miné par la mauvaise gestion et l’absence d’une organisation efficace. Les contre-performances des raffineries publiques ont contraint le gouvernement à se lancer à la recherche de repreneurs privés pour cinq d’entre elles.
Selon Rosemary Mkok, directrice générale du Kenya Sugar Directorate (KSD), « la privatisation de ces raffineries est en cours et fournira une plate-forme pour l’injection de capitaux frais destinés à la modernisation des infrastructures, à la diversification de la production, à la création de la valeur ajoutée et à l’expansion.»
Les dirigeants espèrent parachever cette reprise avant le retrait des mesures protectionnistes que le Kenya applique actuellement à son marché sucrier. En mars dernier, le gouvernement avait obtenu du marché commun d’Afrique orientale et australe (COMESA) le maintien de ces mesures pendant une année supplémentaire.
La nécessité de ces mesures protectionnistes s’explique essentiellement par le fait que le sucre kényan se caractérise par des coûts de production prohibitifs qui le rendent incapable de soutenir la compétition. A titre d’exemple, la production d’une tonne de sucre revient à 750 $ dans l’ouest du Kenya alors que dans des pays comme l’Egypte le prix de production de la même quantité varie entre 240 et 290 $.
Aaron Akinocho
Meknès, Maroc.