La lutte contre les menaces transfrontalières, défi majeur de la Cedeao
Trafic de drogue, circulation d’armes légères, terrorisme, blanchiment d’argent et corruption sont au cœur des préoccupations des Etats membres de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Les chefs militaires d’Afrique de l’Ouest, des officiels de la Cedeao, des représentants des organisations de la société civile ainsi que des membres de forces armées et de sécurité étaient réunis à Dakar, mercredi 9 novembre, pour le colloque international sur « les forces de défense et de sécurité face aux menaces transfrontalières en Afrique de l’Ouest », organisé par l’Etat-major général des armées sénégalaises dans le cadre de « la Journée des forces armées » célébrée ce jeudi. L’ensemble des acteurs du colloque s’est interrogé sur les solutions répondant au fléau majeur des périls transfrontaliers.
Selon le ministre sénégalais des Forces armées, Becaye Diop, ces menaces « ont atteint un niveau d’alerte suffisamment grave pour interpeller les décideurs à tous les niveaux ».
« La paix et la sécurité sont en danger » a déclaré le général de division Charles Okae, directeur du Maintien de la paix et de la sécurité régionale de l’organisation évoquant même le risque de création d’une « narco-zone », d’une région « sans contrôle ».
M. Diop a également fait allusion aux dernières années douloureuses, invitant l’ensemble des Etats de la région à « s’engager ensemble dans la construction d’espaces politiques viables et propices au développement socio-économique de nos pays » notamment à travers l’adoption d’ « une vision globale basée sur le partage d’informations et la concertation ». La mise en évidence de cette réelle problématique régionale n’est pas nouvelle. Déjà en 2010, un plan cadre régional avait été mis en place par la Cedeao pour « la prévention et la lutte contre le terrorisme ».
Outre les problèmes et les solutions proposées, le document présentait également les « facteurs de vulnérabilité » favorisant voire entrainant ces menaces transfrontalières. Parmi ces facteurs figurent entre autres les conflits internes et interétatiques auxquels M. Diop fait référence, le faible niveau de développement, les espaces ouverts et incontrôlés, la faiblesse des institutions ou encore la pauvreté des services sociaux. Le chômage des jeunes et leur vulnérabilité favorise également ces infractions majeures. Becaye Diop dénonce ainsi « le trafic de drogue qui s’incruste insidieusement dans le vécu de la jeunesse africaine ».
La prévention et la lutte contre le terrorisme, et plus largement contre la criminalité transfrontalière, s’impose aujourd’hui comme un véritable défi pour les Etats membres de la Cedeao.
Clémence Flaux