Le Nigeria sous haute tension après l’annonce du report des élections au 28 mars

(Agence Ecofin) - La Commission électorale nationale indépendante a fini par céder à la pression du conseiller national à la sécurité du Nigeria, Sambo Dasuki, qui exigeait un report des élections pour des raisons sécuritaires et logistiques. Les élections présidentielle et parlementaire, qui étaient prévues la semaine prochaine, sont déplacées de 6 semaines, au 28 mars. Celle des gouverneurs aura lieu le 11 avril.

« Si la sécurité du personnel, des électeurs, des observateurs électoraux et du matériel électoral ne peut pas être garantie, la vie de jeunes hommes et femmes innocents ainsi que la perspective d'élections libres, justes et crédibles seraient grandement compromises », a déclaré le président de la Commission électorale, Attahiru Jega (photo).

Ce report, à une semaine de l’échéance, est vivement critiqué par le principal candidat de l’opposition, Muhammadu Buhari, qui serait, selon les derniers sondages, en capacité de l’emporter.

Pour le pouvoir en place, la tenue des élections exposerait aujourd’hui les électeurs à tous les dangers. Aussi demande-t-il du temps pour laisser la coalition africaine se mettre en place et intervenir contre Boko Haram.

Pour le Congrès progressiste (ACP), principal parti d’opposition que représente Muhammadu Buhari, ce report ne vise qu’à gagner du temps pour tenter de contenir la perte de popularité du président sortant Goodluck Jonathan. Il n’y a, selon l’ACP, aucune raison que l’armée nigériane réussisse en 6 semaines à vaincre Boko Haram et pacifier le territoire, alors que le groupe terroriste ne cesse de gagner du terrain depuis plusieurs années sans rencontrer de véritable résistance. Pour l’opposition, le chaos ne fait que servir les intérêts du pouvoir en place.