(Agence Ecofin) - Parmi les développements dans l'actualité santé en Afrique cette semaine : on observe des avancées prometteuses avec la préqualification par l'OMS d'un nouveau vaccin oral contre le choléra ; tandis que la même institution s’inquiète quant à une possible mutation dangereuse du virus de la grippe aviaire. Parallèlement, le Ghana a reçu un soutien USA avec une donation de 100 000 doses de vaccins contre l'anthrax, alors que le Zimbabwe et la Côte d'Ivoire font face à des défis sanitaires urgents avec une résurgence de la polio et une épidémie de fièvre porcine africaine, respectivement.
Vers un nouveau vaccin oral contre le choléra
Un nouveau vaccin contre le choléra se dessine à l’horizon. En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a préqualifié un nouveau vaccin oral contre le choléra, baptisé « Euvichol-S », fabriqué par EuBiologics. Ce vaccin simplifié vise à augmenter rapidement la capacité de production pour répondre à la forte demande mondiale. Avec des taux de mortalité en hausse, principalement en Afrique où plus de 473 000 cas ont été signalés en 2022, la nécessité de lutter contre cette maladie est cruciale.
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— Laetitia Moreau-Gabarain MS MBA (@MoreauGabarain) April 14, 2024
L’approvisionnement mondial de vaccins contre le choléra est épuisé, alors que le nombre d’épidémies mortelles de cette maladie augmente, rapporte vendredi le New York Times (NYT).#Vaccin #choléra #épuisé https://t.co/XkEmkeaExX
Notons que depuis 2023, d'importantes épidémies sévissent dans 13 pays d'Afrique de l'Est et australe, enregistrant plus de 200 000 cas et plus de 3000 décès. Dans ce contexte, cette préqualification d’Euvichol-S devrait accroître l'offre de vaccins disponibles à environ 50 millions de doses prévues pour 2024, contre 38 millions en 2023, selon l’Alliance du vaccin et l’UNICEF.
Une possible mutation dangereuse du virus de la grippe aviaire
L’Organisation Mondiale de la Santé a sonné l’alerte cette semaine, sur le risque potentiel d’une mutation du virus de la grippe aviaire (notamment le H5N1), pouvant le rendre transmissible d'homme à homme.
L'OMS a fait part de son "énorme inquiétude" face à la propagation croissante de la souche H5N1 de la grippe aviaire à de nouvelles espèces, y compris les humains #AFP pic.twitter.com/ipWFGbGDfB
— Agence France-Presse (@afpfr) April 18, 2024
L’Agence onusienne relève ces risques dans un contexte où les cas se multiplient dans le monde, touchant désormais les mammifères en plus de la volaille. Aux États-Unis, par exemple, un individu a contracté le virus via une vache laitière. C’est le genre de propagation à de nouvelles espèces qui favorise le risque de mutation.
Au total, entre janvier et mars 2024, 109 foyers de grippe aviaire hautement pathogène ont été rapportés chez la volaille, tandis que des cas chez des mammifères inhabituels se multiplient en Amérique et en Europe. Avec un taux de mortalité de 52 % chez les humains depuis 2003, cette perspective inquiète les autorités sanitaires mondiales.
Anthrax : 100 000 doses de vaccins pour le Ghana
En Afrique de l’Ouest, le Ghana a obtenu cette semaine le soutien sanitaire des États-Unis, avec un don de 100 000 doses de vaccins contre l'anthrax. Il s’agit par là de soutenir une campagne de vaccination prévue par le gouvernement. Cette donation, réalisée via l'USAID, devrait couvrir un million d'animaux dans les 5 régions du nord du Ghana.
Notons que l’an dernier, le pays a connu une épidémie d'anthrax, affectant 6 districts de la région de l'Upper East et causant la mort d'au moins une personne et de 97 animaux.
Résurgence de polio au Zimbabwe
En Afrique Australe, le Zimbabwe, pourtant certifié exempt de polio depuis 2005, fait face à une résurgence de la maladie. Depuis octobre 2023, 21 cas de poliovirus dérivés de vaccins ont été détectés à Harare.
Malgré l'absence de nouveaux cas de cVDPV2, la vigilance reste de mise avec 13 nouveaux cas de paralysie flasque aiguë signalés. Les campagnes de vaccination, couvrant 108% et 115% des enfants lors des deux premières phases, ont été un succès. Toutefois, le Zimbabwe, comme d'autres pays, reste vulnérable aux épidémies de polio jusqu'à son éradication mondiale.
Dans la foulée, des voix appellent à des mesures spéciales pour les populations à risques (y compris les groupes religieux réticents à la vaccination et les populations dans les camps de réfugiés).
Selon les Nations Unies, le Zimbabwe, comme de nombreux autres pays, reste exposé à une épidémie de poliomyélite, que ce soit pour la polio sauvage ou dérivée du vaccin, jusqu'à son éradication mondiale.
Cote d’Ivoire : épidémie de fièvre porcine africaine à Daloa
En Côte d’Ivoire, une épidémie de fièvre porcine africaine (FPA) a été signalée à Batéguédia, Daloa, le 10 avril 2024, suite à une série de décès suspects de porcs dans une ferme. En réponse, le gouvernement ivoirien a pris des mesures strictes pour endiguer la propagation de la maladie.
Ces mesures comprennent notamment une interdiction de déplacement des porcs et de leurs produits dans le département de Daloa, ainsi que des activités d'abattage sanitaire, de nettoyage et de désinfection des fermes touchées.
La FPA étant une maladie à déclaration obligatoire, les résidents ont été encouragés à signaler tout décès suspect de porc. De son côté, le gouvernement rassure, rappelant que la maladie ne présente aucun risque pour les humains, et que la consommation de produits porcins demeure sûre.
D'autre part, la Côte d'Ivoire a déjà subi d'importantes pertes économiques liées à la FPA (depuis 1996). Avec cinq épizooties recensées entre 2015 et 2023, l'industrie porcine a subi des pertes directes estimées à 9,2 milliards XOF (15,2 millions USD). En réaction à cette nouvelle épidémie, le gouvernement ivoirien s'engage à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé publique et l'industrie porcine nationale.
Ayi Renaud Dossavi
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