(Agence Ecofin) - Le Sénégal se décide à réagir contre les invasions des oiseaux qui dévastent les rizières. Après l’attaque dont a été l’objet le village de Gouriky Samba Diom, dans le département de Kanel, et qui a coûté à la région 5 hectares de rizières, les autorités de la Direction régionale du développement rural (DRDR) de Matam ont annoncé une riposte imminente.«Si la riposte n’est pas menée, 82 parcelles d’une superficie totale de 50 hectares risquent de connaître le même sort.» a déclaré Youssoupha Guèye, qui dirige cette direction.
M. Guèye a cependant insisté sur les précautions qui devaient entourer l’opération : «La région de Matam est une zone d’élevage, qui a un pâturage très important. Il faut tenir compte de cela, car les pesticides utilisés pour lutter contre ces oiseaux sont très toxiques.» a-t-il déclaré.
Au Sénégal, les oiseaux granivores, qui causent annuellement 30 à 70% des pertes enregistrées par la production rizicole du pays constituent le principal obstacle au développement du secteur. Le pays avait annoncé il y a peu son intention de régler le problème en recourant aux pesticides.
Mais soucieux de ne pas causer la même réaction que l’Ouganda qui avait éradiqué 1,8 millions de ces volatiles par la voie chimique en 2013, ce qui avait déclenché l’indignation de certaines ONG, le pays a décidé de choisir des pesticides conformes à la réglementation en vigueur dans la région.«Pour contrôler les dégâts, la Direction de la protection des végétaux du ministère de l’agriculture s’est résolument engagée dans la voie d’une protection scrupuleusement conforme à la réglementation commune du Comité sahélien de pesticides (CSP) mais aussi plus efficace, respectueuse de la santé humaine, animale et de l’environnement.» ont déclaré les autorités.
Aaron Akinocho
Meknès, Maroc.