(Agence Ecofin) - « Les gens ont commencé à contourner la censure petit à petit et ça s’est ensuite transformé en un véritable déluge »… Le blocage de Twitter en Turquie n’a aucun effet. Au contraire, la mesure gouvernementale est contre-productive, constate Zeynep Tufekci, une sociologue turque de l’université de Caroline du Nord, qui suit le mouvement sur son blog. Pour elle, les tweets publiés en Turquie ou écrits en turc ont même atteint des « niveaux proches de leur record ». En effet, la riposte s’est organisée dès le 20 mars dernier, après l’annonce par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, de la censure du réseau social.
D’abord Twitter lui-même, qui a publié un message rappelant que ses services étaient accessibles en Turquie par SMS. Des groupes d’activistes ont ensuite dévoilé des astuces permettant de modifier les réglages internes d’une connexion Internet afin de continuer à s’exprimer en dépit de l’interdiction gouvernementale. Des entreprises ont emboîté le pas en offrant un accès gratuit à leur VPN, un réseau privé virtuel permettant de masquer la réelle localisation géographique des internautes.
« Les astuces pour contourner la censure se sont propagées comme une traînée de poudre », relève Philip Howard, qui dirige le Digital Activism Research Project à l’université de Washington. « L’annonce de l’interdiction semble avoir poussé plus de Turcs à utiliser Twitter pour la première fois », indique-t-il.
En bloquant l’accès à Twitter, le gouvernement espérait limiter le flux de vidéos sur le scandale de corruption impliquant le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. En février, la Turquie a promulgué une nouvelle loi renforçant le contrôle d’Internet. Le Premier ministre a promis de s’en prendre aussi à YouTube et Facebook.
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