(Agence Ecofin) - Patrick Stéphane Akibata, directeur de publication du journal Le peuple, arrêté mardi 15 avril 2014, est détenu à la gendarmerie territoriale. Il a été auditionné hier 16 avril au tribunal de Bangui. Régis Zoumiri (photo), patron du journal Palmarès, séjourne quant lui à la prison Ngaragba depuis le 15 avril. Voilà la situation des deux journalistes accusés d’avoir publié des articles injurieux et diffamatoires à l’encontre de la présidente de transition en République centrafricaine, Catherine Samba-Panza.
Régis Zoumiri a été arrêté le 10 avril. Le 15 avril, il passait devant le juge. Patrick Stéphane Akibata, récemment désigné par ses pairs comme représentant de la presse écrite au sein du Haut conseil de communication, était venu connaître l’issue de l’audition de son confrère. Il est interpelé à son tour, sur ordre du procureur de la République. Des sources proches du parquet ont alors parlé d’une garde-à-vue. « Diffamation, injures publiques, outrage au chef de l’Etat, délit de presse, ce sont les motifs qu’on m’a indiqués », a dit Patrick Stéphane Akibata au sortir du bureau du commandant de la gendarmerie territoriale.
Lundi, 14 avril déjà, l’Observatoire des médias en Centrafrique (Omca) avait suspendu la parution des journaux Palmarès et Le Démocrate, respectivement pour une et deux semaines. Motif : propos injurieux à l’endroit de la chef de l’Etat de la transition. Le président de l’Omca, Pierre Débato II, qualifie de « graves » les faits reprochés à Patrick Stéphane Akibata et Régis Zoumiri. « Je pense que la seule option pour nous aujourd’hui est de négocier avec le procureur et la ministre de la Justice afin de trouver une solution qui puisse arranger tout le monde », a dit Pierre Débato II.
L’Omca va également convoquer une séance du tribunal des pairs pour traiter le cas de Patrick Stéphane Akibata. « Je crois que, dans les jours à venir, une séance publique sera convoquée pour examiner les faits qui lui sont reprochés comme nous l’avons fait pour Régis Zoumiri. D’ailleurs, il s’agit d’abord des questions qui touchent à l’éthique et à la déontologie. Donc cela rentre dans les prérogatives de l’Omca », a précisé Pierre Débato II.
Le président de l’Union des journalistes de Centrafrique (Ujca), Macka Gbossokotto, est également pour le dialogue. « Je suis prêt à négocier parce que c’est la vie privée d’une personnalité qui a été étalée au grand public, mais il faut que la procédure soit correcte. Il faut que nous ayons certaines précisions surtout concernant le cas Régis Zoumiri qui a été jugé par l’Omca, entendu par la gendarmerie ensuite par le doyen des juges », a dit Macka Gbossokotto.
Assongmo Necdem
27/03/2014 - Ressusciter la radio pour promouvoir la paix en Centrafrique
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