(Agence Ecofin) - En Algérie, il y aura des poursuites judiciaires contre la chaîne El Watan Tv pour « atteinte aux symboles de l’Etat et de la République ». Voilà le motif trouvé par le ministre de la Communication, Hamid Grine. Il en a fait l’annonce ce 7 octobre 2015 au cours du Forum organisé par le quotidien El Moudjahid.
En effet, il est reproché à cette chaîne de télévision privée d’avoir diffusé une interview de Madani Mezrag, l’ancien chef de l’Armée Islamique du Salut (AIS), le groupe armé créé par le Front islamique du salut (FIS). Jusqu’en l’an 2000, ce parti politique contestait encore le pouvoir en Algérie et donc celui du président Abdelaziz Bouteflika. Madani Mezrag est en désaccord avec le chef de l’Etat. Le 28 septembre dernier, dans son message à l’occasion du 10ème anniversaire de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, Abdelaziz Bouteflika a réitéré que Madani Mezrag ne pouvait pas créer de parti politique conformément à cette Charte.
Ce 3 octobre 2015 sur les antennes de El Watan Tv, Madani Mezrag a mis en garde le président de la République en ces termes : « Le Président est dans un état qui ne lui permet pas de prendre des décisions. Il s’était déjà trompé sur notre compte en 2009 dans un discours à Oran. Notre réponse a été très forte et, aujourd’hui, le Président refait la même chose. Quelle que soit la partie ou le conseiller qui est derrière, il nous oblige de lui répondre avec virulence. On va lui rappeler notre réponse de 2009, et s’il ne revoie pas sa position, il va entendre de moi ce qu’il n’a jamais entendu auparavant. »
La presse algérienne avait d’abord annoncé une convocation du directeur de la chaîne El Watan Tv. Mais Djaafar Chali, qui se trouve à l’étranger, avait dit sa surprise, expliquant que par le passé, Madani Mezrag s’est exprimé sur plusieurs médias qui n’ont jamais été inquiétés.
Dans tous les cas, le ministre de la Communication a prévenu que la chaîne, qui est de droit international, exerce en marge de la réglementation algérienne, même si elle dispose d’un bureau à Alger. « C’est une chaîne qui travaille de manière informelle et illicite, et je pèse mes mots », a affirmé Hamid Grine.
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