(Agence Ecofin) - Pour le Fonds monétaire international (FMI), « les billets d’obligations », la nouvelle monnaie émise par la Banque de réserve du Zimbabwe, ne sauveront pas l’économie du pays qui se trouve en difficulté. L’institution de Bretton Woods indique que seules des réformes profondes permettront de résorber la crise financière qui frappe l’économie de la nation de l’Afrique australe depuis 2009.
Le directeur Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassié (photo), a annoncé ce dimanche à Washington que l’afflux de devises étrangères et le manque d’instruments solides de politique monétaire depuis l'adoption par le Zimbabwe du dollar américain en 2009 ont empiré les pénuries de trésorerie. « Nous pensons que cette voie ne répondra pas aux défis que le pays a connus », a déclaré Sélassié. Le patron du département Afrique du FMI ajoute: « il est donc très important d'avoir un ensemble de politiques plus complet qui aborde également les défis budgétaires auxquels le pays est confronté. Beaucoup de réformes structurelles doivent être réalisées ».
Début novembre de l’année dernière, la pénurie de trésorerie a contraint les banques du Zimbabwe à réduire les limites de retrait quotidien de fonds à 40 $ par individu. Fin novembre 2016, la Banque centrale du Zimbabwe avait lancé une nouvelle monnaie appelée « billets d'obligations » indexée sur le dollar américain et soutenue par un cautionnement de 200 millions de dollars d’Afreximbank.
Selon les révélations de la Banque centrale, plus de 121 millions de $ de « billets d'obligations » ont déjà été imprimés. Cependant, la demande en espèces est restée insatisfaite, révélant ainsi l’insuffisance de la monnaie de substitution. Cette situation touche profondément les secteurs miniers et l’industrie manufacturière. En effet, les importateurs estiment faire face à de sérieux retards dans le paiement en raison de la crise de trésorerie qui secoue le secteur bancaire.
Fiacre E. Kakpo
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.