(Agence Ecofin) - Malgré la récession, un déficit budgétaire important et la dévaluation du naira, les obligations souveraines internationales du Nigéria et celles émises en devises locales, sont en état de grâce aux yeux des investisseurs, en ce début d'année 2017, a-t-on pu constater de récentes données publiées par le bureau de gestion de la dette (Debt Management Office).
Les premières obligations du trésor émises par le gouvernement pour le compte de l'année 2017, d'un montant global proche de 215 milliards de nairas (704,18 millions $) ont finalement été souscrites à des taux moyens situés entre 16,8% et 16,9%. Ce sont des taux bien inférieurs à celui de l'inflation, qui au Nigéria, a atteint 18,5% à la fin décembre 2016, soit son niveau le plus important depuis près de 11 ans.
Ceci est d'autant plus marquant que, parmi ces obligations, celles arrivant à maturité dans 10 ans et dans 19 ans et 2 mois, ont été largement sursouscrites, poussant le gouvernement à aller au-delà des montants initiaux qu'il offrait. Parallèlement aux bonnes dispositions des investisseurs à l’égard des obligations locales, les données sur les obligations souveraines sont tout aussi positives.
Les eurobonds de 500 millions $ chacun, arrivant à maturité en 2018, 2021 et 2023, affichent des rendements en baisse comparés à ce qu'ils étaient au moment de leurs émissions. C'est le signe d’un engouement des investisseurs face à ces produits financiers.
Ce tableau positif devrait faire l'objet d'un suivi méticuleux de la part des responsables du ministère nigérian des finances. La ministre Kemi Adeosun a récemment annoncé que le pays irait sur le marché international pour 1 milliard $ afin de couvrir le déficit budgétaire. La grande inconnue demeure l'accueil que les investisseurs pourraient réserver à l'initiative. Comme pour la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, les arbitrages sont difficiles entre des emprunts locaux, stables, mais onéreux, et des emprunts internationaux plus abordables, mais volatiles.
Idriss Linge
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