(Agence Ecofin) - Suite à un article intitulé « D’où vient Ali Bongo ? », qui se faisait écho de la rumeur périodique sur l’origine de naissance du président gabonais, le Conseil national de la communication a suspendu l’hebdomadaire.
Echos du Nord estime que « le CNC sort de son rôle de régulateur et condamne avec la dernière énergie cet acte dont l’objectif inavoué est de bannir un journal qui dérange et d’assouvir des intérêts personnels.»
Pour l’hebdomadaire, son journaliste n’a fait que relater un fait réel, à savoir le dépôt d’une plainte contre X au tribunal de grande instance de Libreville pour faux en écriture publique. Cette plainte, déposée par Luc Bengone Nsi, président du parti MORENA et rival malheureux d’Ali Bongo lors de l'élection présidentielle de 2009, vise des « anomalies » qui auraient été constatées dans l’acte de naissance d’Ali Bongo, et qui viendraient étayer « des témoignages » situant l’origine du chef de l’Etat au Nigeria.
Désiré Ename, directeur de la publication Echos du Nord, relâché dans la soirée après un interrogatoire de quelques heures, juge que son journal « n’a fait que relater les faits relatifs à la naissance d’Ali Bongo, racontés par des témoins oculaires. ».
Le CNC, de son côté, considère qu’Echos du Nord s’est adonné « à la manipulation des consciences des Gabonais en insinuant qu’il y aurait un doute sur les origines du chef de l’Etat. »
Récemment Barack Obama avait fait l’objet des mêmes contestations sur son origine, de même que Joseph Kabila, que ses rivaux présentent souvent comme Rwandais, ou Alassane Ouattara, dont la négation de l’ « ivoirité » a coûté à la Côte d’Ivoire dix années de malheurs. Sans parler de nombreux dirigeants algériens, à commencer par Abdelaziz Bouteflika, régulièrement soupçonnés de dissimuler des origines marocaines.