(Agence Ecofin) - La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) marche sur des œufs. Elle craint que « les dernières frictions entre la presse et les autorités publiques n'hypothèquent la poursuite du chantier de réforme des médias, particulièrement à la lumière de la constitutionnalisation de la liberté de presse ».
Des journaux marocains, notamment Al Michaâl et Al Ousboue Assahafi, ayant récemment contesté l’impartialité politique du Ministère de l’intérieur dans la nomination des gouverneurs et des walis, les autorités ont riposté par l’ouverture d’une enquête judiciaire assortie de sévères mises en gardes à la profession. Un ton qui tranche avec les intentions affichées par le projet de nouvelle constitution.
Pour la FMEJ, le conflit éclate au mauvais moment, alors que la constitutionnalisation du droit d'accès à l'information, de la liberté d'expression et de la presse, ainsi que la promulgation des lois permettant la naissance d'un nouveau code de la presse, sont en chantier.
Aussi, l’organisation professionnelle appelle « à la retenue et au dialogue », ne veut pas « tomber dans le piège de l'exaspération de la crise » et rappelle que « les avancées dans le secteur des médias sont une nécessité pour toute édification démocratique crédible ».