(Agence Ecofin) - Une étude qui révèle le mal-être de la presse en Côte d’Ivoire. « Les coûts d’impression sont de loin le poste de charge le plus important ; les coûts d’impression et de distribution des quotidiens sont supérieurs à leur chiffre d’affaires et ceux des hebdomadaires constituent jusqu’à 92% du chiffre d’affaires », affirme le président du Conseil de gestion du Fonds de soutien et de développement de la presse (Fsdp), Kébé Yacouba.
Le Conseil de gestion avait confié au cabinet MS Inter cette « Etude-diagnostic des coûts de l’impression et de distribution des journaux en Côte d’Ivoire ». MS Inter est l’un des principaux cabinets ivoiriens spécialisés dans le conseil en stratégie et organisation.
L’étude vient conforter les éditeurs de presse de Côte d’Ivoire dans leur projet de création d’une entreprise de distribution des journaux. Ils cherchent à maîtriser les volets distribution et impression de leur activité. Ce qui permettrait de mieux rentabiliser les organes de presse dont la santé financière reste précaire.
La question est d’autant plus importante que le Conseil national de la presse (Cnp), l’organe de régulation des médias, a décidé de faire augmenter les salaires afin de mettre ceux-ci au niveau prévu par la convention collective des journalistes. Le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci) s’y oppose, invoquant leurs faibles revenus.
S’appuyant sur l’étude réalisée par le cabinet MS Inter, Kébé Yacouba dit « la nécessité de l’exigence existentielle pour les éditeurs de presse d’engranger des revenus publicitaires conséquents ». L’autre voie, selon le Gepci, c’est l’augmentation du prix des journaux dans le but de faire face aux nouvelles charges de la presse, charges induites par l’annexe fiscale 2014. En janvier dernier, le président du Gepci, Amedée Assi Adon, estimait que le secteur de la communication « est sinistré en raison de la charge fiscale et la chute de 16% des ventes des journaux en 2013 ». Les éditeurs de presse demandent également une augmentation de l’aide publique à la presse qui atteint 726 millions FCfa l’an dernier, selon la ministre de la Communication.
Trois autres études ont été réalisées sur commande du Comité de gestion du Fsdp. Ce sont les suivantes : « Elargissement des ressources du Fonds de soutien et de développement de la presse », « Evaluation de l’impact de l’exonération fiscale et mise en œuvre d’un environnement fiscal propre aux entreprises de presse et de communication audiovisuelle en Côte d’Ivoire », enfin « Etude-diagnostic de la situation des ressources humaines dans les entreprises de presse et de communication audiovisuelle ». Elles permettent de passer au scanner l’économie de la presse en Côte d’Ivoire.
Assongmo Necdem
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