Kenya : « The Nation » aurait licencié Denis Galava pour un éditorial critiquant le gouvernement

(Agence Ecofin) - Au Kenya, le journaliste Denis Galava (photo) annonce qu’il a été licencié du quotidien « The Nation » où il assumait jusqu’ici les fonctions de rédacteur en chef chargé des projets.

« Je viens de recevoir ma lettre de licenciement de l’organe de presse ; la raison étant que je n’avais suivi pas les procédures en publiant l’éditorial », a-t-il déclaré ce 20 janvier 2016, selon le journal « The Star », qui rapporte d’ailleurs les propos du journaliste. Sa lettre de licenciement porte les signatures du rédacteur en chef, Tom Shindi, et du directeur des ressources humaines.

Selon « The Star », le licenciement de Denis Galava intervient alors qu’il avait été suspendu le 2 janvier dernier après avoir signé un éditorial très critique envers le président Uhuru Kenyatta et son gouvernement. Pourtant, les dirigeants du quotidien « The Nation » continuent d’affirmer que Denis Galava n’a été ni suspendu, ni licencié. Tout juste lui a-t-il été demandé de se mettre à l’écart, le temps que soit menée une enquête pour savoir si la publication de son éditorial avait suivi la procédure interne prévue en la matière.

« L’éditeur a été invité à prendre un certain temps pour que nous puissions discuter de la façon dont il a géré une mission importante et délicate », avait dit le rédacteur en chef Tom Shindi.

Dans une lettre adressée aux lecteurs, ce dernier expliquait d’ailleurs que « The Nation » reste un journal indépendant et n’a jamais inquiété un de ses journalistes pour un texte critiquant les autorités. C’est une question de crédibilité, assurait-il.

A propos des questions de procédure qui lui sont opposées aujourd’hui, Denis Galava explique qu’il a écrit plus de 100 éditoriaux sans jamais avoir à respecter la moindre procédure. Deux anciens rédacteurs du quotidien « The Nation » ont d’ores et déjà critiqué le licenciement de Danis Galava. Il s’agit de Macharia Gaitho et Charles Onyango Obbo, pour qui la crédibilité du journal pourrait prendre un coup, avec la confirmation de sa proximité avec le gouvernement.

Assongmo Necdem                                                                                    

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