(Agence Ecofin) - 22 élus des deux Chambres du parlement marocain ont signé un communiqué appelant à poursuivre le journaliste Ali Anouzla (photo) dans le cadre du code de la presse et non de la loi antiterrorisme. Ils estiment que les conditions de l’arrestation de l’ancien directeur de publication de Lakome nuisent à l’image du Maroc à l’étranger, rapporte le site d’informations yabiladi.com.
Ali Anouzla a été détenu pendant 38 jours à la prison de Salé, avant d’obtenir la liberté provisoire le 25 octobre dernier. Il est poursuivi pour « assistance à des criminels ayant commis des actes de terrorisme », « fourniture de moyens pour la commission d’actes terroristes » et « apologie de crimes terroristes ».
Au lendemain de l’arrestation du journaliste le 17 septembre 2013, le procureur du roi avait justifié cette décision en indiquant dans un communiqué que Lakome.com, le site d’information cofondé par Ali Anouzla, avait mis en ligne une vidéo d'Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) « incitant au terrorisme ».
Au Parlement, la mobilisation pour le journaliste est animée par la députée sahraouie, Gajmoula Bent Abi, membre du bureau politique du PPS et ancienne cadre du Polisario, qui avait rallié le Maroc au milieu des années 90. Son action n’a eu l’effet escompté qu’après la mise en liberté provisoire d’Ali Anouzla. Le socialiste Hassan Tarik a également participé, par ses écrits, à l’élan en faveur du journaliste.
Seuls 22 députés ont signé le communiqué de solidarité avec Ali Anouzla, alors que les deux chambres parlementaires totalisent 665 élus.
Les soutiens viennent essentiellement des partis de l’opposition, notamment l’USFP, le PAM et l’Istiqlal. Gajmoula Bent Abi et Rachida Tahiri, deux députées du PPS appartenant à la majorité, ont signé le communiqué, au même titre qu’Abdelaziz Aftati du PJD, l’un des rares islamistes à s’être prononcé contre l’arrestation d’Anouzla et sa poursuite dans le cadre de la loi antiterroriste.
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