(Agence Ecofin) - L’ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi a remporté comme prévu une victoire écrasante à la présidentielle en Egypte, avec 96,2% des suffrages exprimés selon des résultats préliminaires publiés le 29 mai, mais portant sur la quasi-totalité des bureaux de vote.
La victoire de celui qui est devenu l’homme fort de l’Egypte depuis qu’il ait destitué et fait emprisonner l'islamiste Mohamed Morsi, le premier président à avoir été élu démocratiquement en Egypte, ne faisait aucun doute.
L’unique adversaire de M. Sissi, Hamdine Sabahi, une figure marquante de la gauche n'a eu que 3,8 % des suffrages validés. M. Sabahi a reconnu sa défaite, disant «respecter la volonté populaire» lors d'une conférence de presse au Caire.
Le taux de participation, annoncé à 47 % environ, est plus faible que prévu malgré une prolongation de 24 heures de l’élection. Lors de la présidentielle de 2012, remportée par M. Morsi, 46,5 % des électeurs s'étaient déplacés au premier tour, et 52 % avaient participé au second. M. Sissi, qui réclamait avec obsession un adoubement populaire massif, avait espéré pas moins de «45 millions» de voix.
Le maréchal à la retraite, qui a finalement obtenu 23,38 millions de voix, a engagé soldats et policiers dans une répression sanglante contre les partisans de M. Morsi, en particulier les Frères musulmans, qui ont appelé au boycott du scrutin. Depuis le 3 juillet 2013, plus de 1400 manifestants pro-Morsi ont été tués, plus de 15 000 islamistes ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs «sans précédent dans l'Histoire récente à travers le monde» selon l'ONU.
La mouvance pro-Morsi s’est félicitée d’avoir remporté «la victoire dans la bataille des bureaux de vote vides», y voyant «la chute du coup d’Etat militaire» du 3 juillet.
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