(Agence Ecofin) - Multimillionnaire et populaire, Cyril Ramaphosa réussit le tour de force de rassurer à la fois les syndicats et les investisseurs. Il fallait bien à l’ANC un numéro 2 de sa trempe pour compenser la perte vertigineuse de crédibilité et de confiance du numéro 1, Jacob Zuma. « Le choix de ce milliardaire et ancien leader syndical du secteur minier au poste de numéro deux pourrait rendre l'ANC plus favorable aux milieux d'affaires », fait remarquer un journaliste économique sud africain.
Cyril Ramaphosa (à droite), leader syndical
L’homme n’est pourtant pas à un paradoxe près : ancien meneur de la grande grève de 1987 qui avait ébranlé le régime de l’Apartheid, il est aujourd’hui administrateur de Lonmin, la société minière de platine de Marikana, où 34 mineurs grévistes ont été récemment abattus par la police.
En 1996, renonçant à briguer la succession de Mandela, ce héros de la lutte des Noirs se lance finalement dans les affaires, tout en gardant son influence politique et sa proximité avec l’ANC. En quelques années son portefeuille se remplit : banques, assurances, mines, télécoms sans compter les restaurants McDonald's sud-africains.
Mais l’homme est charismatique et redoutablement intelligent. « Les syndicalistes le considèrent encore comme un dieu, mais il est désormais un capitaliste multimillionnaire et il faudra être attentif à ses prochaines prises de parole », prévient le secrétaire général de la fédération syndicale Cosatu, proche de l’ANC, Zwelinzima Vavi.
Les vieux leaders historiques de l’ANC ont atteint la limite d’âge. Jacob Zuma est fatigué. Cyril Ramaphosa n’a que 60 ans, il est en pleine forme, il est riche et populaire, et il se trouve en pole position pour les élections de 2014. Il serait difficile de réunir autant d’atouts pour briguer la tête du pays.
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.