(Agence Ecofin) - L’ambition des 7 partis politiques signataires d’une charte est de mettre fin à l’hégémonie historique de l’ANC, parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid il y a près de 30 ans. Ils affirment vouloir « sauver l’Afrique du Sud » de la gouvernance actuelle.
Sept partis d’opposition sud-africains ont conclu vendredi 18 août, une « Charte multipartite pour l’Afrique du Sud » qui formalise le cadre d’une coalition politique historique.
The Multi-Party Charter negotiating a new way forward for a government to rescue SA next year has, under the guidance of independent Chairperson Professor William Gumede, agreed on our shared vision, priorities and principles. #NationalConvention2024 pic.twitter.com/LvuYqWCMsW
— John Steenhuisen MP (@jsteenhuisen) August 16, 2023
La cérémonie de signature de cet « accord préélectoral » s’est déroulée à Kempton Park, à l’est de Johannesburg, lieu significatif pour la Democratic Alliance, principal parti d’opposition à l’initiative. « Tout comme les négociations historiques de la CODESA qui ont eu lieu ici il y a 32 ans et qui ont changé le cours de l'histoire, la Charte multipartite pour l'Afrique du Sud fera de même », en a déclaré le leader, John Steenhuisen.
La principale mission de cette coalition est claire et se veut incisive : « renverser l’ANC (Congrès national africain, le parti au pouvoir, Ndlr.), et inaugurer un gouvernement multipartite après les élections nationales et provinciales de 2024 ». Elle survient dans un contexte où l’hégémonie et la gestion de l’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994, est de plus en plus contestée.
Les 7 partis signataires ont déclaré se réunir « à un moment où les Sud-Africains ont désespérément besoin d’espoir ». Ils entendent en ce sens établir « un nouveau gouvernement pour construire une Afrique du Sud juste, inclusive et prospère fondée sur les opportunités, la liberté et la sécurité pour tous ses citoyens ».
Cette dernière décennie, le parti historique, vieux de plus de 50 ans, a été éclaboussé par d’importants scandales de corruption, de détournements de fonds publics auxquels se sont ajoutés des divisions internes. Une situation qui a fait chuter sa côte dans les sondages, jusque sous la barre des 50% pour la première fois lors des élections locales de 2021.
Démis de ses fonctions pour corruption en 2018, les déboires judiciaires de l’ancien président Jacob Zuma continuent d’ailleurs d’impacter l’image du parti, malgré les efforts du président Cyril Ramaphosa.
Afin de contester la domination politique de l’ANC, les 7 partis signataires de la charte pour l’Afrique du Sud ont exhorté d’autres partis d’opposition à les rejoindre. Toutefois, selon des observateurs de la scène politique, malgré sa fragilité, le parti de Nelson Mandela reste pour l’heure favori aux prochaines échéances électorales.
Victoria SEDJI
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).