(Agence Ecofin) - L’institution sud-africaine du médiateur de la République, la principale instance anti-corruption du pays, a publié le 19 mars un rapport explosif dans lequel elle estime que le président Jacob Zuma a «indûment bénéficié» de fonds publics pour des travaux d'un montant de 246 millions de rands (23 millions de dollars) censés améliorer la sécurité de sa résidence personnelle.
Dans ce rapport dévoilé à six semaines des élections générales en Afrique du Sud, la médiatrice de la République, Thuli Madonsela, a précisé que le comportement de Jacob Zuma est «incompatible avec sa fonction», indiquant que le chef de l'Etat devrait rembourser une partie substantielle des frais qui ont été employés à des rénovations n'ayant pas de rapport avec la sécurité de son domicile.
Parmi les embellissements apportés à sa résidence, Zuma avait fait construire une piscine, un enclos à bétail et un amphithéâtre. «Le président a tacitement accepté la mise en chantier de telles mesures dans sa résidence et a indûment bénéficié d'un gigantesque investissement financier dans des installations n'ayant pas trait à la sécurité dans sa résidence privée», a martelé Thuli Madonsela.
L’affaire de financement de la rénovation de la résidence personnelle du président sud-africain grâce à de fonds publics a été révélée l’année écoulée par des médias locaux.
Thuli Madonsela avait déjà annoncé en décembre 2013 qu’elle allait rendre publics les résultats de son enquête. La médiatrice de la République a cependant fait face à une véritable levée de boucliers du gouvernement et du Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir) qui estiment que les travaux effectués dans la résidence de Zuma étaient destinés à renforcer la sécurité du président.
La publication du rapport à quelques semaines des élections générales prévues le 7 mai pourrait, selon les observateurs, faire chuter le score de l'ANC sous le seuil symbolique de 60%. Au pouvoir depuis 1994, l’ANC a remporté jusqu'ici toutes les élections nationales depuis 1994. Le pire score de ce parti de la lutte anti-apartheid a été de 65,9% lors des élections de 2009.
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