(Agence Ecofin) - Le gouvernement intérimaire égyptien installé par l'armée a démissionné le 9 juin, au lendemain de la prestation de serment du président Abdel Fattah al-Sissi. L'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, qui a été élu président avec 96,9% des suffrages onze mois après avoir destitué son le premier président égyptien démocratiquement élu, l'islamiste Mohamed Morsi, doit nommer une nouvelle équipe gouvernementale. «Le gouvernement a démissionné pour permettre au président de choisir une équipe à même de servir la nation», a affirmé le Premier ministre démissionnaire Ibrahim Mahlab, dans un communiqué. «Je vous assure que j'ai déployé, ainsi que les ministres, tous les efforts pour accomplir notre tache dans des circonstances très difficiles», a-t-il ajouté.
Selon la presse égyptienne, M. Sissi devrait demander à Ibrahim Mahlab de rester à son poste, mais pourrait procéder à un léger remaniement. Le gouvernement intérimaire mis en place par M. Sissi après la destitution de M. Morsi en juillet dernier a mené une sanglante répression contre ses partisans, notamment sa confrérie des Frères musulmans. Cette dernière avait remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak après une révolte populaire début 2011, mais le nouveau pouvoir l’a interdite et classée «organisation terroriste» en décembre dernier.
Depuis le 3 juillet 2013, plus de 1400 manifestants pro-Morsi ont été tués, plus de 15 000 islamistes ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs «sans précédent dans l'Histoire récente à travers le monde» selon l'ONU.
Quelques heures après sa prestation de serment, le nouveau président égyptien a promis de poursuivre cette lutte. «Je le dis de manière très claire: il n'y aura pas de laxisme, pas de répit contre ceux qui ont recours à la violence, qui ont du sang sur les mains», a-t-il prévenu.
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