(Agence Ecofin) - Les trois leaders du secteur pétrolier cotés sur le marché financier sud-africain, le Johannesburg Stock Exchange, affichent des performances positives sur le trois derniers mois. Le titre de la Sasol, le plus important d'entre eux, affiche sur les derniers 90 jours, une progression de 16,3%. Oando Plc qui est aussi coté sur le Nigerian Stock Exchange a progressé plus modestement, de 1,2% et Camac Energy, devenue Erin Energy depuis le mois d'avril 2015, a bondi de près de 716%, mais essentiellement en raison du regroupement d'action (6 en 1) effectué récemment.
On peut très bien voir que ces performances boursières riment en phase, avec l'embellie que connait les prix de l'or noir sur la période. Situation qui, non seulement, a propulsé les revenus opérationnels, mais aussi a revalorisé légèrement les stocks. La bonne nouvelle est venue de Goldman Sachs, dont la branche investissement, dans une note fournie il y a 10 jours à ses clients investisseurs, a fait savoir que le prix du baril de pétrole qui avait atteint 50$ fin 2014, devrait rester dans les proportions de 52$ et 58$ cette année, et même atteindre entre 60 et 65 entre 2016 et 2019
L'information n'est pas banale car, même au plus fort de la baisse de fin 2014, certains analystes ont mis en évidence le fait que convertis en Rand (monnaie sud-africaine), les prix du baril de pétrole n'ont pas brisé le seuil des plus bas d'avril 2010 en Afrique du sud, au lendemain de la crise financière mondiale de 2008. La remontée des cours combinée aux perspectives d'une nouvelle correction à la hausse du dollar (même légère), promet des rendements intéressants pour ceux des investisseurs qui choisiraient d'exposer leurs portefeuilles aux actifs de ces entreprises.
Pour l'instant les analystes restent prudents, car le prix du baril n'est pas le seul déterminant de la performance de ces entreprises. Sasol, qui est bien plus costaud et bien géré, est recommandé à la neutralité, tandis que Camac Energy (Erin Energy) et Oando, qui, en plus, présentent des défis structurels, sont déconseillées par des paniers de conseillers en gestion sud-africains. Aussi, la progression de ces deux dernières entreprise sera à suivre sur le moyen terme.
Derrière cette bonne nouvelle sur le maintien des cours en 2015, les analystes de Goldman Sachs ont aussi indiqué qu'un risque de baisse pesait sur le niveau de dividende de deux groupes pétroliers qu'elle suit (British Petroleum et Statoil) car, de leurs points de vue, les prix du baril devraient redescendre vers 2020, du fait d'une surabondance de l'offre sur le marché mondial, les opérateurs de pétrole de schiste continuant d'améliorer l'efficience dans l'exploitation, tout comme les pays de l'OPEP, l'Arabie saoudite en tête.
Idriss Linge