(Agence Ecofin) - Afin de booster la production de l’huile de palme dans le pays, et par conséquent mettre un terme aux importations qui s’élèvent à environ 100 000 tonnes chaque année, le gouvernement camerounais lance à partir de cette année 2015, un programme de 3 ans devant permettre de créer annuellement 10 000 hectares de palmiers à huile (soit 30 000 hectares à fin 2017), a annoncé le ministre de l’Agriculture, Essimi Menyé.
Pour ce faire, le 16 janvier dernier à Yaoundé, le Ministre Essimi a signé avec le directeur de l’Institut de recherche agronomique pour le développement (IRAD), Noé Woin, une convention de financement de 495 millions de francs Cfa, en vue de la production et la fourniture au ministère de l’Agriculture, d’au moins 6 millions de noix de palmiste, sur une période de trois ans, afin de produire des plants à haut rendement (trois tonnes d’huile à l’hectare). La production de l’huile de palme nécessite de la bonne semence. Nous nous sommes donc adressés à notre ingénieur en chef pour la production de semences de qualité (…) Nous voulons d’abord créer la plante et par la suite, donner les réponses appropriées pour ce qui est des engrais et autres. Grâce à la convention avec l’IRAD, nous avons la garantie que tous ceux qui voudront entrer dans cette industrie trouveront la semence auprès de nos services», a expliqué le ministre Essimi.
Selon le directeur de l’IRAD, les chercheurs de cet institut sont déjà parés pour relever ce défi visant à augmenter en qualité et en quantité les plants de palmiers à huile au Cameroun. «Nous sommes à la hauteur de la tâche. Nous venons justement de construire des magasins à double chambre, permettant d’augmenter notre capacité de production. Avant, nous avions une capacité qui aboutissait sur deux millions de graines. Avec le nouveau magasin, nous pouvons désormais aller jusqu’à huit millions de semences germées par an, voire plus», a-t-il précisé.
Pour rappel, malgré l’existence de grandes unités industrielles qui exploitent le palmier à huile (60 000 hectares au total), et de nombreuses plantations privées (100 000 hectares) disposant d’huileries traditionnelles dans les bassins de production, le Cameroun ne parvient à produire qu’environ 235 000 tonnes métriques d’huile de palme par an. La demande nationale, elle, se situe à 325 000 tonnes, selon Jonathan Pierre Emmanuel Ngom, le coordonnateur du projet de développement des palmeraies villageoises au ministère de l’Agriculture.
A l’origine de cette performance en dessous des attentes, indiquent les opérateurs du secteur, l’indisponibilité des plants, les conditions climatiques parfois défavorables, et l’utilisation des plants à rendement très bas. Avec les 30 000 hectares à planter au cours des trois prochaines années, le ministère de l’Agriculture projette une hausse de la production d’environ 60 000 tonnes. En plus de «la fertilisation des plantations existantes pour augmenter la production», indique-t-on dans ce département ministériel, le pays pourrait rapidement combler son déficit de production.
BRM
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