Le mouvement Occupy Wall Street, comme son cousin européen du Mouvement du 17 septembre, tout comme Les Indignés, ne se réduisent pas à des accès de contestations contre la finance mondiale.
Pour plusieurs sociologues et historiens de nos démocraties contemporaines, ils représentent surtout des mouvements politiques à part entière, capables de porter des propositions qui un jour seront adoptées par l’ensemble de la société.
« Un nouveau cycle doit (…) s’ouvrir dans la vie des démocraties, aussi décisif qu’avaient été ceux de la conquête du suffrage universel au XIXe siècle, puis de la mise en place des États-providence au XXe siècle. Il faut maintenant donner à nos démocraties une assise élargie, il s’agit de les comprendre autrement et d’enrichir leur signification. Elles sont à réinventer. » Cette sentence est du chercheur Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, à l’origine d’une véritable somme sur les nouvelles conditions de la légitimité démocratique au XXIe siècle.
Pour Pierre Rosanvallon, en substance, l’acte électoral ou le débat parlementaire ne représentent plus, de nos jours, qu’une parcelle du champ politique où se construit une légitimité démocratique.
Désormais, d’autres espaces, d’autres problématiques, échappant aux acteurs politiques historiques, donnent lieu à l’émergence de revendications ou de propositions qui rapidement bénéficient d’une légitimité démocratique ; sans nécessiter un acte électoral. Tel est le cas des demandes visant à réformer en profondeur le système financier international.
Les mouvements qui en sont l’expression ont déjà été baptisés par les chercheurs. Manuel Castells, le maître de la sociologie des réseaux, les qualifie de mouvements « d’insurgence ». Leur force tient à la pertinence de la revendication portée, associée aux moyens de communication mis en œuvre.
Pour Castells : « La communication de masse a déjà changé la démocratie depuis longtemps. Mais l’auto-communication de masse [la faculté pour chaque citoyen d'être un média en soi, notamment sur les réseaux sociaux, NDLR] est en train de changer les relations de pouvoir et de contre-pouvoir dans la société. »
Les mouvements du type Occupy Wall Street traduisent ainsi des aspirations profondes. Susceptibles de profiter d’un impact et d’une force de transformation de plus en plus importants.
Raison suffisante pour les suivre, pas à pas, sur le terrain, grâce à leur vie sur les réseaux. Pour passer ici de la théorie à la pratique, nous vous proposons quelques pistes :
Le site web du mouvement Occupy Wall Street
La carte des mobilisations aux Etats-Unis.
https://maps.google.com/maps/ms?msid=212499632907169091415.0004ae2c16448638419d4&msa=0
Un suivi du mouvement en direct et en streaming.
http://www.livestream.com/globalrevolution
Un suivi du mouvement sur Twitter.
http://twitter.com/#%21/OccupyWallSt
Suivre le mouvement sur Facebook.
http://www.facebook.com/OccupyWallSt
Les comptes-rendus quotidiens des Assemblées générales du mouvement à New York
Le site de soutien Occupy Together qui recense toutes les nouvelles localisations du mouvement
http://www.occupytogether.org/
La page Wikipedia Occupy Wall Street
http://en.wikipedia.org/wiki/Occupy_Wall_Street
Le site d’Huffington avec un tableau de “l’activité Facebook autour de Occupy Wall Street”. http://www.huffingtonpost.com/2011/10/06/occupy-wall-street-social-media_n_999178.html
Et encore d’autres références sur
http://owni.fr/2011/10/07/occuper-wall-street-et-son-esprit/