(Agence Ecofin) - Dans un entretien accordé au site d’information sénégalais seneweb.com, la directrice marketing de l’opérateur de téléphonie mobile Tigo Sénégal, Joyce S. Gotta (photo), est revenue sur les raisons du retrait du groupe Millicom International Cellular (MIC) du Sénégal. Elle a indiqué que l’opération « fait partie de la stratégie globale du groupe qui est de sortir progressivement de l’Afrique et d’investir un peu plus dans certains autres domaines en Amérique Latine où le business est beaucoup plus rentable ».
Joyce Gotta souligne qu’il n’a pas « été facile de sortir de Tigo Sénégal parce que la vente est intervenue au moment où, depuis trois ans, l’entreprise était en pleine croissance. Depuis le lancement de la 3G et avec les initiatives prises par la Direction générale, on a vu nos parts de marché augmenter. Nous avons lancé successivement Tigo Cash et Tigo Business. On a vu qu’en termes d’opérateur digital, on fait partie des meilleurs de la place ».
Dans son rapport d’activité pour 2016, le groupe MIC indique que ses marchés d’Afrique (Sénégal, Tanzanie, Ghana, Tchad et Rwanda, Ndlr) se sont bien comportés durant l’année. Mauricio Ramos, le président-directeur général du groupe télécoms indique même qu’ils ont dépassé les attentes. Le revenu a augmenté de 10,5% et la marge d’EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissement) s’est améliorée de 22%, en 2015, à 29%. Plus important, les marchés africains ont généré un cash flow opérationnel de 97 millions de dollars.
Cependant, la décision de vendre Tigo Sénégal s’imposait. Le groupe Millicom indique dans son rapport 2016 que les marchés d’Afrique ont atteint les objectifs d’amélioration de ses revenus. La forte concurrence qui s’y développe actuellement et les nouvelles contraintes réglementaires représentent des risques qui contraignent la société à se focaliser sur les marchés d’Amérique Latine (Colombie, Guatemala, Paraguay, Honduras, El Salvador, Bolivie et Costa Rica, Ndlr) qui ont un plus grand potentiel. Ils représentent 86% du revenu du groupe télécoms, avec une marge de manœuvre encore très importante. Sur les 6,249 milliards $ de revenus générés par Millicom en 2016, l’Amérique Latine représentait 5,352 milliards contre 896 millions $ pour l’Afrique.
Muriel Edjo
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