(Agence Ecofin) - La majeure partie des pertes subies par Areva est consécutive au rachat, en 2007, de la société UraMin, une modeste junior minière canadienne, pour le prix faramineux de 1,8 milliard d’euros. Alors que les cours de l’uranium flambaient, il s’agissait de mettre la main sur plusieurs gisements d’uranium africains en Namibie, en Afrique du Sud et en Centrafrique, pour sécuriser les approvisionnements du leader mondial du nucléaire civil. L’objectif d’UraMin était alors de produire 7000 tonnes de combustible par an.
Finalement l’exploitation de ces gisements s’est révélée trop coûteuse pour en assurer la rentabilité. Dès 2010, le groupe a dû provisionner 426 millions d'euros pour dépréciation d’actifs.
Cette année, la catastrophe de Fukushima, l’abandon du nucléaire en Allemagne et son ralentissement au Japon, ont fait chuter la demande et la mauvaise affaire de 2007 a pris, en 2011, des allures d’accident industriel.
Aujourd’hui Areva est contraint de provisionner 1,5 milliard d’euros supplémentaires et ne pourra pas échapper à un vaste plan de licenciements, politiquement délicat à la veille d’une élection présidentielle.
Selon le quotidien Le Monde, les dépréciations d'actifs vont dépasser 2 milliards d'euros, et la perte nette sera « très supérieure à 1 milliard d'euros » en 2011.
A ces déboires s’ajoutent ceux de l'EPR d'Olkiluoto, en Finlande, dont la livraison coûtera finalement plus cher que le prix de vente.
Areva va terminer dans quelques semaines son annus horribilis.