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Le téléphone portable révolutionne le monde rural ouest-africain

  • Date de création: 31 décembre 2011 20:58

Le développement de la téléphonie mobile dans les pays de l’Afrique de l’Ouest est en train de participer à l’émancipation technologique des populations rurales. Les paysans s’adaptent pour rattraper leur retard en matière de développement. Ils échangent entre eux ou avec d’autres acteurs de l’économie nationale et régionale à l’aide de leur téléphone portable et cherchent à émerger dans un environnement mondial devenu très compétitif.

La couverture des localités rurales en Afrique de l’Ouest, bien que faible par les réseaux de téléphonie mobile, est en train de servir de façon positive les populations rurales. Cela s’observe dans diverses activités, notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche et les échanges commerciaux entre producteurs et commerçants sur les différents marchés locaux.

Une routine
« Allo, comment évolue le prix de la mesure du niébé cette semaine dans votre localité. Je compte venir au marché d’ici l’après-midi, j’ai trois sacs de 100 kilogrammes de niébé à vendre ». Ainsi échange Moussa Bouzou avec son ami Abdou Saley, commerçant de céréales dans un marché situé à une centaine de kilomètres de chez lui. Ce petit exercice d’appel téléphonique est devenu une routine pour ce producteur de 45 ans qui, chaque fois qu’il a des produits à transporter au marché, s’informe sur les prix de vente via son téléphone portable avant de quitter son domicile. Il recueille de cette façon les informations sur tous les marchés proches de son village.

Beaucoup de producteurs au Niger agissent comme Moussa Bouzou pour avoir les informations sur les prix de vente et d’achat des céréales sur les différents marchés locaux.  Leurs téléphones sont devenus leurs outils de travail. Chez les ruraux, le téléphone portable n’est plus un objet de luxe ; il est utilisé pour faire des affaires.

Ceux qui savent lire et écrire utilisent les SMS, les autres sont aidés par leurs camarades lettrés. Les informations sur tous les marchés de céréales et de bétail leurs sont fournies. Le coût du SMS est de 100 FCFA. Au Niger, les réseaux les plus utilisés sont Orange et Airtel.

Toutes les informations sur les grands marchés locaux
Le réseau Airtel-Niger présent dans presque toutes les localités du pays offre à ses abonnés du monde rural, producteurs comme consommateurs, des informations sur l’évolution des prix sur les marchés de céréales et du bétail. Ces informations sont fournies en français, en haoussa et en zarma, les trois langues les plus parlées au Niger.

« Par le passé, c’est une fois arrivée au marché qu’on prenait connaissance des prix. Aujourd’hui tout se règle par un simple appel téléphonique. Mieux c’est moins coûteux. Avant pour me rendre au marché où je fais mes affaires je payais 6000 FCFA pour mon transport aller et retour. Le plus souvent je revenais bredouille car il arrive des moments où les prix ne me conviennent pas. Maintenant avec 100 FCFA, je m’assure avant d’aller dans un marché », raconte Hassane Kader, producteur d’oignons.

Aujourd’hui, grâce aux technologies de l’information et de la communication, les acteurs de cette filière d’oignons ont toutes les informations sur les grands marchés locaux de cette filière.

Retrouver un troupeau disparu
Les éleveurs au Mali, au Niger, au Burkina Faso, avant de quitter une zone pour se rendre dans une autre avec leurs animaux, téléphonent pour savoir si les champs sont libérés afin d’éviter les conflits entre agriculteurs et éleveurs.

« Les téléphones portables nous permettent aussi de retrouver à moindre coût un troupeau disparu. Avant l’arrivée de ces appareils nous dépensions beaucoup en énergie et en argent. Maintenant il suffit d’appeler d’autres éleveurs des villages et localités environnants pour alerter. Et on a toutes les chances de retrouver la bête perdue ou volée en un temps record », explique Aliou Diallo, éleveur malien en transit au Niger pour le Burkina Faso. « Nous sommes aussi en liaison avec les éleveurs de tous les pays que nous traversons. En ce qui concerne le pâturage, les épizooties et les prix du bétail sur les marchés, nous disposons des informations qui nous permettent de prendre des dispositions nécessaires », ajoute-t-il.

Abdoulaye Saley, un éleveur de l’Ouest du Niger, raconte que « dans les temps où nous ne possédions pas de téléphones portables, les voleurs nous ont beaucoup dépourvus de nos bêtes. Même si nous engageons les poursuites en suivant les traces du troupeau nos recherches étaient vaines. Les voleurs ont toujours une longueur d’avance sur nous. Mais aujourd’hui, tout a changé. Il suffit d’appeler les villages environnants pour les intercepter »

« Passer le mot »
L’utilité des téléphones portables chez les agriculteurs au Niger, au Mali, au Bénin et au Sénégal n’est plus à démontrer. En période hivernale dans ces pays les paysans s’informent à partir de leurs téléphones portables si, dans tel ou tel village, il y a eu la pluie. Ils utilisent aussi leurs téléphones pour alerter sur les menaces des ennemis de cultures et aussi demander des conseils auprès des agents de l’agriculture sur les pratiques culturales.

« L’accès à Internet étant très faible dans les zones rurales d’Afrique de l’Ouest, les autorités et les compagnies de téléphonies mobiles doivent faciliter aux paysans l’accès aux téléphones portables », plaide Abdou Hassane, ingénieur agronome. Selon lui, le téléphone portable est une opportunité pour accroitre le rendement agricole. Dans des pays comme le Kenya et le Cameroun, les paysans appellent directement, à l’aide de leurs téléphones portables, les ingénieurs agronomes pour une assistance technique.

« Les pays de l’Afrique de l’Ouest doivent avoir une politique de développement agricole orientée vers les télécommunications. Au-delà des outils de télécommunications traditionnels, tel que la radio et la télévision, un accent particulier doit être mis sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les NTIC sont un moteur de croissance, et le téléphone portable est l’outil le plus accessible à moindre coût pour le monde rural », estime A. Tahirou, ingénieur télécoms à Niamey. « Vu les mutations technologiques qu’a connu l’agriculture dans les pays développés, les Etats de l’Afrique de l’Ouest doivent se lancer dans une logique de vulgarisation des NTIC pour gagner le pari du développement agricole », indique-t-il encore.

Un pas qui rassure
Au Sénégal depuis 2002, la société Manobi propose aux agriculteurs, à travers leurs téléphones portables, les prix des produits sur les marchés, ce qui permet aux producteurs de négocier directement avec les grossistes. Ces paysans utilisent ces services pour informer les acheteurs sur les stocks des récoltes. Des services de ce genre sont en train d’être étendus dans presque tous les pays de l’Afrique de l’Ouest. Des organisations internationales soutiennent ces initiatives pour atteindre un nombre important de paysans d’ici fin 2011. Les compagnies de téléphonie mobile les soutiennent aussi en rendant le téléphone portable de plus en plus accessible au monde paysan.

Souleymane Maâzou

Article paru dans le magazine Réseau Télécom Network No 50



 
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