(Agence Ecofin) - La compagnie minière Jiuxing Mines a été bloquée dans le processus de développement de son projet d’or, de zinc, de fer, de plomb et de béryllium à Soamahamanina par les populations locales qui refusent de quitter leurs terres. Ces dernières, qui réclament le départ de la compagnie chinoise, ont formé une association dénommée VONA pour la défense « de leurslieux de vie, de leurs ressources naturelles, de leurs moyens de subsistance, de leurs tombeaux, et pour la sauvegarde d’une église et d’une école dont la destruction est prévue ».
Malgré l’obtention d’une licence environnementale par la compagnie, dernière étape avant une autorisation d’exploitation, les populations ont souligné plusieurs aspects de dégradation environnementale qu’entrainerait une extraction mécanisée comme le prévoit la société. Cependant, leur demande n’a pas reçu de réponse favorable de la part du gouvernement malgré les différentes manifestations et l’ultimatum fixé au 21 septembre.
Pour ne rien apaiser à ce climat de tension autour de ce projet de 7 500 ha, les forces de l’ordre ont arrêté, après une nouvelle manifestation le 22 septembre dernier, deux responsables de l’association VONA, en l’occurrence Pierre Robson et Tsihoarana Andrianony. Dénonçant «la pression inacceptable sur des terres malgaches vouées par les lois en vigueur à n’être qu’un eldorado pour des investisseurs miniers», le collectif pour la défense des terres malgaches (TANY) a lancé un appel mondial pour la libération des détenus et la satisfaction des revendications de la population.
Avant l’obtention de l’autorisation environnementale le 26 mai dernier, la compagnie avait obtenu un permis d’exploitation pour 40 ans à Soamahamanina et dans la commune limitrophe d’Arivonimamo II, et une autorisation exclusive de réservation de périmètre (AERP) à Morafeno.
Soamahamanina est une commune de 14 000 habitants, située dans le district de Miarinarivo, à 70 km de la capitale malgache, Antananarivo.
Louis-Nino Kansoun
Sofitel Manhattan, NY, USA