Suite à l’attentat du 7 janvier, Charlie Hebdo est devenu le titre le plus prospère de la presse française

(Agence Ecofin) - Au moins 10 millions €, sinon plus. Voilà ce que pourrait récolter Charlie Hebdo au lendemain de l’attaque terroriste contre son siège le 7 janvier 2015. Il s’agira des fonds tirés des ventes, des abonnements, des dons et de l’aide publique.

Avant cet attentat, le petit hebdomadaire satirique paraissant à Paris connaissait des difficultés financières ; les salaires du personnel étaient même hypothéqués. Le journal tirait à 60 000 exemplaires et vendait entre 35 000 et 40 000 numéros par semaine. Voilà qu’il a établi un record jamais réalisé dans la presse française. L’édition du 14 janvier a été tirée plusieurs fois, pour atteindre 7 millions d’exemplaires intégralement écoulés à 3€ le numéro.

A 5 millions d’exemplaires vendus, l’Afp estimait à 8 millions € les recettes destinées à Charlie Hebdo. Avec un tirage supplémentaire de 2 millions de numéros, la cagnotte est appelée à grossir. A cela, il faut ajouter les abonnements qui ont explosé, passant de moins de 7000 à « beaucoup plus » de 120 000 abonnés, a révélé Patrick Pelloux, chroniqueur à Charlie Hebdo. Sur le plateau de Rtl, il a rappelé que la veille de l’attentat, Charb, le directeur de la publication, et lui-même se réjouissaient d’avoir gagné 50 abonnés supplémentaires.

Charlie Hebdo croule également sous le poids de dons qui viennent de toute la France et même de l’étranger. Le 14 janvier dernier, 21 000 particuliers avaient déjà versé 1,4 million € via le fonds « Presse et pluralisme », qui permet de faire des dons défiscalisés aux médias. Des entreprises ont également organisé des collectes de dons.

Des montants considérables viendront des Etats-Unis. Le fonds Google pour l’innovation numérique dans la presse a annoncé une aide 250 000 euros. Les sites de e-commerce eBay et Amazon ont promis de reverser à Charlie Hebdo les éventuelles commissions perçues sur les produits estampillés « Je suis Charlie ».

Enfin, il y a l’appui de l’Etat français. La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, avait annoncé le déblocage d’une aide d’urgence d’un million d’euros. En plus, Charlie Hebdo pourra bénéficier des aides structurelles comme la presse quotidienne et des périodiques tels Le Monde Diplomatique. Charlie Hebdo a finalement récolté au-delà des espérances, car, juste avant l’attentat du 7 janvier, les dirigeants du journal avaient lancé un appel aux dons pour survivre. Mais la contrepartie reste lourde : une rédaction quasi décimée.

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