(Agence Ecofin) - En Tunisie, accusations et justifications fusent de toute part dans ce qui est désormais appelé « l’affaire Attassia tv ». Cette chaîne de télévision privée n’a plus diffusé, ce 14 septembre 2016, l’interview de l’ex-président de la République, Moncef Marzouki (photo). L’entretien réalisé, depuis le 3 septembre, était pourtant annoncé.
Il y a d’abord eu les sorties de Moncef Marzouki et de son parti politique, Al Irada, ce 15 septembre, qui dénoncent la censure et accusent les dirigeants de l’Etat. Sur sa page Facebook, l’ex-président décrie : « la culture dictatoriale est ancrée chez les actuels gouvernants du pays ». Au cours de la conférence de presse, son parti a dénoncé « un coup ciblé gravissime pour mettre à mal la liberté de la presse, la colonne vertébrale de la démocratie ». Moncef Marzouki demande l’audition des dirigeants de la chaîne Attassia Tv devant le Parlement afin que la vérité éclate autour de cette affaire.
Il n’en fallait pas plus pour que le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) s’en mêle. Il interpelle, à la fois, la présidence de la République et la chaîne Attassia Tv sur la nécessité d’éclairer l’opinion.
La Présidence a alors réagi, par la voix de Noureddine Ben Ticha, conseiller du président de la République chargé des relations avec le Parlement et les partis politiques. Il a rejeté toute ingérence dans le fonctionnement des médias. Faux ! rétorque la chaîne Attassia Tv qui, sans citer de nom, se plaint des pressions venues de la présidence de la République. Dans un communiqué, le directeur général, Moez Ben Gharbia, appelle les partis politiques à épargner à son média leurs querelles. Il assure que seule la chaîne décidera de la date de diffusion de l’interview de Moncef Marzouki.
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