(Agence Ecofin) - 12 personnes tuées et 11 autres blessées. Voilà le bilan moins de 24 heures après l’attaque armée au siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, à Paris. Parmi les morts, on compte deux policiers et des membres de l’équipe du journal dont le directeur de la publication, le dessinateur Charb. Trois autres caricaturistes ont perdu la vie : Cabu (photo), Wolinski et Tignous. La liste est complétée par l’économiste Bernard Maris, qui signait des chroniques sous le pseudonyme d'Oncle Bernard. Quatre des blessés se trouvent dans un état grave.
L’attentat s’est produit ce mercredi 7 janvier 2015 vers 11h 30, heure de Paris. Toute la journée, le nombre de victimes n’a cessé de croître, eu égard à la violence de l’attaque armée. Sur Rfi, un témoin affirme qu’il a d’abord cru à un feu d’artifices avant de découvrir une « scène apocalyptique ». iTELE et le site 20 Minutesparlent d’une trentaine de coups de feu à l’arme automatique. Il y avait au moins deux assaillants, sinon trois, selon le procureur de Paris. Les assaillants, cagoulés, ont fait irruption en pleine conférence de rédaction et ont ouvert le feu. Les rescapés se sont réfugiés sur le toit de l’immeuble.
Après une descente sur les lieux du drame au cours de la journée, le président français, François Hollande, a prononcé un discours officiel le soir. Ce jeudi 8 janvier a été décrété journée de deuil national. Les drapeaux ont été mis en berne pour 3 trois jours. Le chef de l’Etat a déclaré que la France a été « attaquée en son cœur ». François Hollande a rendu hommage aux victimes de l’attentat qui se battaient « contre l'obscurantisme, pour la liberté d'expression ».
Trois suspects ont été identifiés. L’un d’eux, Hamyd Mourad, âgé de 18 ans, s’est rendu à la police. Il est soupçonné d’avoir aidé les deux autres suspects qui sont les frères Said et Chérif Kouachi, âgés de 32 et 34 ans. Ils sont activement recherchés.
Les réactions sont venues du monde. En Afrique, les dessinateurs, les journalistes et les écrivains ont fait entendre leurs voix. Les chefs d’Etat gabonais, Ali Bongo, et ivoirien, Alassane Ouattara, ont condamné l’attentat. Le président américain Barack Obama a parlé d’une « fusillade terrifiante ». Son homologue russe, Vladimir Poutine, dénonce le terrorisme « sous toutes ses formes ». L'écrivain britannique Salman Rushdie a déclaré que « la satire doit s'appliquer aux religions ». La Ligue arabe et Al-Azhar, la principale autorité de l'islam sunnite, ont condamné l’attaque de Charlie Hebdo.
Le journal a en effet été attaqué pour ses caricatures du prophète Mahomet. Les locaux du journal étaient sous protection policière depuis 2006 dès le début de la première affaire des caricatures. En octobre 2011, le bâtiment de Charlie Hebdo avait été incendié à la suite d’une attaque aux cocktails Molotov. Le journal prévoyait de diffuser un numéro spécial « Charia Hebdo, Mahomet rédacteur en chef ». La rédaction avait trouvé refuge durant plusieurs jours dans les locaux du quotidien Libération. En 2013, les sièges de BFMTV et de Libération avaient quant eux été la cible d'un homme armé, qui avait blessé un assistant photographe.
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