(Agence Ecofin) - Une réforme dans le secteur parapublique au Kenya pourrait permettre au groupe français Lafarge, spécialisé dans la production et la commercialisation de matériaux de construction, de gagner en influence au sein de l’entreprise East African Portland Cement Company (Portland Cement)
Un groupe de travail désigné par le président kenyan Uhruru Kenyata a proposé que cette dernière ne soit pas éligible au statut d’entreprise parapublique. « Il est recommandé que la NBK (National Bank Kenya et EAPCC (Portland Cement) devraient être traités comme n'importe quelle autre société dans laquelle le gouvernement détient des participations minoritaires, mais pas comme des sociétés d'État » a indiqué le rapport du groupe de travail.
Ce dernier argumente que les 27% de parts de la caisse nationale de sécurité sociale (National Social Security Fund), qui jusque-là était considérées comme appartenant à l’Etat, sont en réalité la propriété des cotisants.
« Les investissements de la NSSF ne sont pas ceux du gouvernement, dans la mesure où le Fonds et son conseil d'administration sont des entités différentes. Il s'ensuit que les parts de la NSSF dans NBK et Portland Cement ne sont pas des titres du gouvernement», a aussi noté le groupe de travail dans son rapport.
Si une telle proposition est validée, l’Etat qui ne possède que 25,3% de participation dans le capital de Portland Cement, n’aura plus le pouvoir de désigner un président du conseil d’administration de l’entreprise, au profit du groupe Lafarge dont la filiale, l’entreprise suisse Cementia, contrôle 46% des parts.
Sur la bourse de Nairobi où l’entreprise est cotée, les investisseurs ne contrôlent qu’un peu plus de 6% du capital de l’entreprise et, du coup, le français Lafarge dont la filiale Cementia détient aussi 60% des parts de Bamburi Cement pourrait accroitre sa mainmise sur le marché du ciment au Kenya et en Afrique de l’Est.
Un mouvement qui n’est pas des moindres dans un contexte africain où le groupe français est dans une concurrence serrée avec le groupe nigérian Dangote Cement dont on a annoncé en septembre 2013 la construction au Kenya d’une usine de ciment de 400 millions $.
Le 16 septembre 2013, Lafarge Cement Wapco Nigeria Plc, la filiale au Nigéria du groupe français, a indiqué qu’elle envisageait d’accroitre ses capacités de production en vue d’apporter une satisfaction à la demande croissante dans le secteur au Nigéria.
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.